François Gabart s’impose à New York et remporte la Transat anglaise à bord du trimaran MACIF. Il a coupé la ligne d’arrivée mercredi 11 mai à 00H 24 39 heure française) au large de New York. Son temps de parcours est de 8 jours 8 heures 54 minutes et 39 secondes.
Après la BtoB (2011), le Vendée Globe (2012-2013), la Route du Rhum (2014) et la Transat Jacques Vabre (2015 en tandem avec Pascal Bidégorry), il accroche un nouveau titre à son palmarès. François Gabart remporte sa première course en solitaire à bord de son nouveau trimaran MACIF.
Le skipper, qui a mis 8 jours 8 heures 54 minutes et 39 secondes pour traverser lAtlantique entre Plymouth et New York, à 23,11 nuds de moyenne réelle, ne cache pas son bonheur de triompher sur cette épreuve mythique. Mon sentiment quand jai franchi la ligne, a dabord été le plaisir du travail bien fait, a-t-il témoigné. Lémotion la plus grande, je lai ressentie plus tôt dans la journée, au moment où je suis sorti de la dernière petite bulle anticyclonique. Cest là que je me suis dit que cétait bon, cela a été un soulagement énorme, parce quil y avait eu auparavant beaucoup dengagement physique et mental. Cétait une sorte de délivrance et daccomplissement.
Après trois quarts de course effectués au portant dans de bonnes conditions de glisse (empruntant une route Sud pour contourner lanticyclone des Açores), la fin de parcours a été plus compliquée pour François Gabart qui a dû puiser dans ses réserves pour garder le cap et maintenir à distance son poursuivant, Thomas Coville (Sodebo). Les deux-trois derniers jours, cétait vraiment la guerre, a-t-il confié quelques minutes après le passage de la ligne. A la sortie de lanticyclone, nous avons enchaîné en trois jours trois molles et deux fronts, avec notamment 24 heures à 25-30 nuds dans de la mer formée : cela a été dur à vivre. Cest psychologiquement éprouvant quand tu te retrouves dans une zone sans vent, parce que tu ne sais pas trop ce quil se passe derrière et tu penses clairement au classement. Sodebo nétait pas loin derrière, alors jétais vraiment en mode compétition. Javais envie de gagner cette Transat !
Le marin empile les succès. Cest sûr que sportivement, depuis quelques années, les résultats senchaînent bien ; jen suis évidemment heureux, savoure-t-il. Jaime tellement la course au large en solitaire il ny a aucun autre moment dans la vie où tu arrives à atteindre un tel niveau dengagement. Au-delà des résultats et des victoires qui me comblent forcément, je prends un immense plaisir à apprendre toujours plus sur moi-même, sur mes capacités à repousser les limites. Cest très fort de vivre ça et cest ce qui me plaît. Sil aspire bien évidemment à fêter cette victoire puis à prendre un repos bien mérité en profitant de la Big Apple, François Gabart pense aussi déjà à la suite, et notamment au prochain défi qui lattend : le record de lAtlantique Nord en solitaire dOuest en Est : Pendant la course, jai noté pas mal de petites choses. Nous avons un potentiel de développement énorme tant dun point de vue technique que sportif. Je suis très content de ce que jai accompli, jai fait de belles manuvres, je nai quasiment commis aucune erreur, mais en même temps, je me dis quil y a moyen daller encore plus vite. Cela me laisse encore de belles choses à imaginer et à faire dans les semaines, dans les mois et les années qui viennent. La prochaine étape sera le record de lAtlantique qui est là aussi un exercice assez extrême, ça va être génial à vivre.