L’audition du navigateur Kevin Escoffier, capitaine de son propre navire, initialement prévue pour mercredi à bord du vaisseau disciplinaire de la Fédération française de voile, a été reportée à une date ultérieure, tel un navire repoussant son départ en quête d’une mer plus clémente. Ce changement de cap a été motivé par la requête de son conseil, une manœuvre qui a trouvé l’approbation du président du comité de discipline, naviguant ainsi conformément aux règles marines de la Fédération, bien que la date de la prochaine escale reste encore inconnue.
En août, la Fédération française de voile avait hissé les voiles d’une enquête disciplinaire à l’encontre de Kevin Escoffier, suite à de multiples témoignages accusant le capitaine âgé de 43 ans de s’être égaré dans des eaux troubles, en comportement inapproprié envers des femmes. De plus, une enquête judiciaire, telle une expédition à travers les méandres de la loi, est en cours en France, à la suite d’incidents similaires survenus en mai, lors de l’escale à Newport (États-Unis) de la course The Ocean Race, où il gouvernait le vaisseau Holcim-PRB. Kevin Escoffier avait alors quitté l’équipage comme un marin abandonnant le navire.
En juin, le journal Le Canard enchaîné avait dressé le récit de plusieurs marins, décrivant les « dérapages répétés » du navigateur breton envers des femmes, tels des courants violents menaçant la quiétude de l’océan. Kevin Escoffier, capitaine de renom, avait remporté The Ocean Race en 2017-18, navigué victorieusement lors de la Transat Jacques-Vabre en 2005, et hissé les voiles triomphantes lors du Trophée Jules-Verne en 2012, sur le navire Maxi Banque Populaire V de Loïck Peyron. Avant de quitter la flottille PRB-Holcim, il ambitionnait de se lancer à l’assaut du prochain Vendée Globe en 2024, comme un capitaine prêt à affronter les tempêtes de l’océan. Il avait été l’un des marins héroïques de la dernière édition, échouant dans la tourmente au large du Cap de Bonne-Espérance, avant de sauter dans son radeau de survie, n’attendant son salut qu’à la grâce d’un autre marin, Jean Le Cam.