L’édition anniversaire de la Route du Rhum (40 ans) a été historique. Francis Joyon (Idec Sport) remporte sa 1re la Route du Rhum dimanche. Il double François Gabart (Macif) dans un finish d’anthologie. Jamais une victoire ne s’était jouée sur si peu depuis 40 ans et la première édition !
La septième a été la bonne ! A 62 ans, Francis Joyon remporte la Route du Rhum pour sa septième participation. Mais l’histoire retiendra avant tout un final improbable. Le skipper d’Idec Sport a coupé la ligne en vainqueur à 23h21 locale (04h21 en métropole) au terme de 7 jours 14 heures 21 minutes et 47 secondes passés en mer, soit un nouveau record (le précédent avait été établi par Loïck Peyron en 2014, 7 j 15 h 8 min 32 sec). Il termine avec seulement 7 minutes et 8 secondes d’avance sur François Gabart, qui a tenu la tête pendant la presque totalité de la course.
La deuxième arrivée la plus serrée de l’histoire de la Route du Rhum. En 1978, pour la toute première édition, le Canadien Mike Birch, à bord de son petit multicoque de 12 m (Olympus), avait coiffé le gros monocoque de Michel Malinovsky (Kritter) de 98 secondes. «J’étais content de réussir, j’avais l’impression de rééditer l’exploit de Mike Birch pour qui j’ai beaucoup d’admiration», a souligné Joyon à son arrivée.
Yvan Zedda
Le sprint final s’est joué à coups de rebondissement. Un bateau bancal pour Gabart (Macif avait perdu dans les dépressions le foil tribord et le safran bâbord, ndlr), un filet de pêche dans la dernière ligne droite pour Joyon passé en tête. La fin de course s’est jouée sur le tour de la Guadeloupe réputé piégeux. Arrivés au nord de l’île, à la Tête à l’Anglais, vers 14h00 heures locales (19h00 en métropole), les deux skippers se sont lancés dans une course poursuite. En l’absence de vents, les progressions ont été bien lentes et Gabart est passé en tête à Basse-Terre, suivi d’un quart d’heure plus tard par Joyon. Le vétéran n’a eu de cesse de grappiller mille nautique par mille nautique pour doubler son rival. Et à 21h10 locales (02h10 à Paris) ce fut chose faite. «J’ai appris au dernier moment les problèmes de François mais je me doutais qu’il était handicapé d’une manière ou d’une autre. Il a énormément de mérite à avoir pu continuer à ce rythme avec de gros handicaps. Il a fait une course hyper courageuse et engagée», a confié Joyon. Cette deuxième place, après une victoire en IMOCA en 2014, n’est peut-être pas celle dont rêvait le marin de 35 ans qui a mené un combat de tous les instants pour accrocher une victoire qui lui échappe sur le fil, mais elle lui donnera un motivation supplémentaire dans quatre ans pour prendre sa revanche.