Après la traditionnelle pause, Wimbledon redémarre pour le lundi fou avec tous les huitièmes de finale disputés le même jour. Trois Français sont sur le pont.
Accès au direct
Le Big Four, Roger Federer, Rafael Nadal, Novak Djokovic et Andy Murray, qui se partagent depuis 2003 le trophée de Wimbledon, va tenter de rallier les quarts de finale dans son intégralité pour la première fois depuis 2011. Si les cadors ont fait main basse sur le trophée lors des 14 dernières éditions, ils ont aussi connu des couacs. Nadal, lauréat en 2008 et 2010, n’a atteint qu’une seule fois la deuxième semaine, en 2014, depuis sa dernière finale (2011). Federer, en quête d’un huitième titre record, s’était pris les pieds dans le tapis dès le deuxième tour en 2013 contre l’Ukrainien Sergiy Stakhovsky. L’an passé, le triple champion Novak Djokovic, alors N.1 mondial et détenteur des quatre trophées majeurs, avait chuté au troisième tour face à l’Américain Sam Querrey. Andy Murray, tenant du titre et vainqueur aussi en 2013, a lui toujours atteint au moins les quarts depuis 2008. L’Ecossais affrontera un néophyte de la seconde semaine, Benoît Paire (46e mondial), qui semble s’être réconcilié avec le tournoi de Wimbledon, qu’il n’appréciait guère. L’Avignonnais a été expéditif. Confiant dans son tennis, il n’a cédé qu’un set au premier tour contre le Brésilien Rogerio Dura Silva avant de passer en trois manches contre Pierre-Hugues Herbert puis Jerzy Janowicz. Je crois que je joue mon meilleur tennis. Mentalement, je suis plus concentré cette année, assure Paire. Si je sers bien, j’ai des chances de gagner. Je me sens en pleine forme, conclut-il, visiblement serein et détendu. L’habitué des coups de sang et des raquettes cassées, la dernière à Halle en juin, est resté calme à Wimbledon. A 28 ans, il semble avoir trouvé la sérénité pour ne plus flancher mentalement. Depuis le début de l’année, j’ai fait vingt bons matches mentalement, et deux-trois mauvais. Mais c’est vrai que ce l’on retient ce sont les pétages de plombs de Halle ou Marrakech. Mais tous les autres matches sont parfaits. J’arrive à rester solide mentalement, avait-il jugé en début de première semaine. Ma moyenne est bonne, il faut juste éviter les rechutes.
Djokovic croisera lui aussi un joueur français, Adrian Mannarino (51e mondial), qui retrouve la seconde semaine quatre ans après avoir failli s’inviter en quarts (battu en cinq sets par le Polonais Lukasz Kubot). L’an passé, au deuxième tour, Djokovic n’avait pas gagné si facilement (6-4, 6-3, 7/6 (7/5)) contre lui. Rien n’a été facile dans le parcours de Mannarino. Victorieux de Feliciano Lopez sur abandon au premier tour, et vainqueur en cinq sets du Japonais Yuichi Sugita puis de Monfils, le 51e joueur mondial ne s’est pas ménagé. Je n’ai pas un énorme service, pas un énorme coup droit, je ne suis pas super grand mais par contre je cours plutôt bien. (…) J’ai été très consciencieux dans mes entraînements. J’ai fait beaucoup de footings, de boulot en salle et aujourd’hui je suis récompensé de tout cela, explique le Francilien, ravi de pouvoir mettre derrière lui une blessure à la hanche droite qui a manqué de lui gâcher la saison. J’ai joué Madrid, Rome et Roland-Garros (…) à 50%. Du coup, il y avait beaucoup de frustration et de peur, raconte Mannarino. Quand on n’arrive pas à mettre son pied droit au-delà de son pied gauche, on se dit +Est-ce que je vais réussir à recourir normalement?+ Il peut être rassuré: il a foulé sans problème les courts pendant plus de 9 heures en première semaine.
Nadal a gardé le même rythme qu’à Roland-Garros, où personne ne lui a pris un set. Son futur adversaire, le Luxembourgeois Gilles Muller (26e), lauréat des deux premier titres de sa carrière cette saison (Sydney, s’Hertogenbosch) à 34 ans, est un pur serveur-volleyeur. A Wimbledon, il avait battu Nadal en 2005 (2e tour) mais depuis le Majorquin a enchaîné les victoires contre lui (5-1 au total) dont une à Londres (2011, 3e tour).
Federer, qui rêve de s’imposer pour la première fois depuis 2012, croisera le joueur longtemps présenté comme son digne héritier: Grigor Dimitrov. Demi-finaliste en 2013, Dimitrov n’a pas encore réussi à exploiter au mieux son immense talent. Mais, malgré cinq défaites en cinq matches contre le Maître, le joueur de 26 ans n’a pas renoncé à bousculer la hiérarchie.
L’Autrichien Dominic Thiem (23 ans, 8e) et l’Allemand Alexander Zverev (20 ans) veulent aussi leur part du gâteau mais devront se débarrasser chacun d’un ex-finaliste: le Tchèque Tomas Berdych pour le premier, le Canadien Milos Raonic pour le second.
Vaste programme chez les femmes aussi
Le tournoi féminin reste plus que jamais ouvert avec pas moins de trois chocs alléchants dès les huitièmes. La N.1 mondiale et finaliste sortante, l’Allemande Angelique Kerber, affrontera l’Espagnole Garbine Muguruza, finaliste en 2015. L’ex-reine devenue maman Victoria Azarenka fera face à la N.2 mondiale Simona Halep.
La jeune championne de Roland-Garros, la Lettone Jelena Ostapenko (20 ans) ferraillera avec l’Ukrainienne Elina Svitolina (5e). Pour Caroline Garcia, troisième et dernier représentant français, ce sera la chouchou du public, la Britannique Johanna Konta, 7e mondiale. En quatre confrontations, Garcia en a remporté deux, dont la dernière à Indian Wells.