Retour gagnant pour Sinner après trois mois de suspension

L’Italie a retrouvé son champion : Jannik Sinner, numéro 1 mondial, a effectué un retour remarqué sur les courts samedi à Rome, après trois mois de suspension. Et il n’a pas déçu.

Dans une ambiance électrique, rarement vue pour un simple deuxième tour du Masters 1000, le prodige italien a été ovationné par les 10.800 spectateurs du Campo Centrale. Vêtu de noir, concentré, il a maîtrisé son sujet face à l’Argentin Mariano Navone (99e), qu’il a dominé 6-3, 6-4. Une victoire nette qui porte son bilan 2025 à huit succès en autant de matches.

Absent depuis son triomphe à l’Open d’Australie le 26 janvier, Sinner n’a montré ni nervosité ni manque de rythme. Son retour coïncide avec une vague de ferveur populaire toujours intacte, portée par cette « Sinnermania » qui galvanise le pays depuis deux ans.

Son prochain adversaire, le Néerlandais Jesper de Jong (93e mondial), repêché et vainqueur expéditif d’Alejandro Davidovich (6-0, 6-2), s’apprête à vivre le même tumulte lundi au troisième tour.

Sinner a remporté le premier set en 42 minutes et a fait la différence dans le second grâce à un break décisif à 4-4, avant de conclure sur un ace. « J’ai attendu ce moment si longtemps… C’est incroyable », a-t-il déclaré après le match, inscrivant un « Che bello » plein d’émotion sur une caméra.

« Une journée extraordinaire »

« C’était un moment très important pour moi et mon équipe. Bien sûr, je peux faire mieux, je n’ai pas toujours eu de bonnes sensations, mais c’est normal après une si longue pause », a-t-il ajouté. Surnommé le « Prince roux du sport italien » par les médias, Sinner a conservé son statut de héros national malgré une période troublée.

Suspendu pour deux contrôles antidopage positifs au clostébol — substance interdite qu’il attribue à une contamination accidentelle via son kinésithérapeute — le joueur est revenu après un accord avec l’Agence mondiale antidopage.

Le circuit l’attendait sur terre battue, sa surface la moins favorable, où il n’a conquis qu’un seul titre (Umag 2022). Mais fort de ses 19 trophées ATP, dont trois en Grand Chelem, Sinner affiche de vraies ambitions.

« Mon objectif, c’est Roland-Garros. Je suis ici pour retrouver mes repères, pas pour tout gagner », tempère-t-il.

Malgré son absence, ses principaux rivaux Alexander Zverev (2e) et Carlos Alcaraz (3e) n’ont pas su profiter de l’occasion pour lui ravir la première place mondiale. Zverev peine encore à digérer sa défaite en finale de l’Open d’Australie, et Alcaraz revient d’une blessure à l’adducteur.

Sinner reste invaincu depuis sa défaite face à Alcaraz en finale à Pékin le 2 octobre dernier. Un possible choc entre les deux hommes pourrait n’avoir lieu qu’en finale à Rome — un scénario rêvé pour son retour sur les courts.

Toute l’Italie, comme les tribunes du Foro Italico, espère déjà ce grand rendez-vous.