Kei Nishikori et Marin Cilic s’affrontent lors de la finale de l’US Open. Une première pour les deux hommes qui n’avaient jamais atteint une finale d’un tournoi du Grand Chelem.
Si quelqu’un avait prédit les noms des deux finalistes de cet US Open 2014, bon nombre de personnes lui auraient ri au nez. Pourtant, aussi invraisemblable que cela puisse y paraître, Kei Nishikori et Marin Cilic vont bien se disputer le dernier Grand Chelem de la saison. Une première donc pour les deux joueurs, qui n’ont pas l’habitude d’avoir les projecteurs braqués sur eux. Mais la chose la plus étonnante est la maitrise déconcertante avec laquelle ils se sont défaits de leurs adversaires en demi-finale. Cilic s’est défait de Roger Federer en 3 sets secs (6/3, 6/4, 6/4) tandis que Nishikori a battu Novak Djokovic, finaliste lors des quatre dernières éditions (6/4, 1/6, 7/6, 6/3), alors que le Japonais venait d’enchainer deux matches de plus de quatre heures de jeu. Une superbe performance donc de la part de ces novices à ce stade de la compétition, face à deux joueurs habitués à jouer le titre à Flushing Meadows.
Pourtant, le Japonais et le Croate ont réussi leur incroyable défi respectif même si personne ne les voyait gagnant, à commencer par Nishikori. Premier asiatique à participer à une finale d’un tournoi du Grand Chelem, il a failli purement et simplement ne pas participer au tournoi. La faute à un kyste au pied droit qui lui a fait manquer trois semaines de compétition au mois d’août. Une préparation tronquée donc mais qui ne l’a pas empêché de s’aligner pour le tournoi new-yorkais. Une opération qui, au final, semblait être un mal pour un bien, comme l’a déclaré un de ses entraineurs Michael Chang : Le bon côté de cette opération est qu’il a eu beaucoup de temps pour souffler. Après trois semaines sans compétition où il a suivi de loin ce qui se passait à Toronto et Cincinnati, il est frais, il a faim, il est motivé.
Du côté de Marin Cilic, cette finale de Grand Chelem est quelque part synonyme de renaissance sur le court. Ayant eu du mal à confirmer sa demi-finale perdue à l’Open d’Australie face à Andy Murray 2010, le Croate est enfin de retour à son meilleur après quelques saisons de galères. Contrôlé positif à un produit interdit à Munich en 2013, il était retombé à la 37e place mondiale à la fin de l’année dernière, son pire classement depuis 2007. Mais Cilic, déjà auréolé de deux titres cette saison, semble avoir repris le sens de la marche en 2014. Et cette demi-finale maitrisée de bout en bout face au maître Federer en est l’illustration, comme l’a confié l’intéressé après sa victoire sur le Suisse : Je n’ai jamais pensé que je pouvais jouer aussi bien et je pense qu’aujourd’hui, ça a été la meilleure performance de ma carrière. Du premier au dernier point j’ai joué le meilleur tennis de ma vie.
Complètement inédite, cette finale va être un tournant pour la carrière des deux joueurs, autant pour le gagnant que le perdant. Mais une chose est sûre, ce match méritera d’y jeter un coup d’œil pour la première finale d’un Grand Chelem sans un membre du Big Four depuis l’Open d’Australie 2005.
Alexandre Bourbon