Tout le monde attendait un véritable choc entre Jo-Wilfried Tsonga et Novak Djokovic dimanche à Roland Garros. Mais le Français a été balayé en trois petits sets par le Serbe ce qui montre le chemin qui lui reste à parcourir s’il veut un jour s’imposer dans un tournoi du Grand Chelem.
S’il y en a un qui a gâché un petit peu ma carrière, c’est bien lui avait déclaré Jo-Wilfried Tsonga à propos de Novak Djokovic après sa belle victoire sur le Polonais Jerzy Janowicz (6-4, 6-4, 6-3). Et une fois de plus la tendance s’est confirmée sur le court Philippe Chatrier, et de quelle manière ! Le numéro 2 mondial n’a laissé aucune chance au Manceau en le prenant à la gorge dès le début de la rencontre pour finalement ne laisser que six jeux au Français en 1h29 seulement (1-6, 4-6, 1-6).
Tsonga n’aura donc pas su rééditer la performance de 2012 quand il avait obtenu quatre balles de match non converties face au même Djokovic avant de finalement rendre les armes au cinquième set (1-6, 7-5, 7-5, 6-7, 1-6). C’est également le Serbe qui, lors de leur première confrontation, avait privé Tsonga d’un titre du Grand Chelem à l’Open d’Australie. Depuis, Djokovic a remporté 5 titres du Grand Chelem en plus de cet Open d’Australie 2008 et a occupé plusieurs fois la place de numéro 1 mondial tandis que le Français n’est jamais parvenu à se hisser de nouveau en finale d’un tournoi majeur. La question est légitime : peut-il parvenir à remporter un Grand Chelem un jour ?
Trop d’irrégularités pour pouvoir rivaliser avec les meilleurs
A la veille du début des Internationaux de France 2014, pas grand monde ne pariait sur un bon parcours du Français. Notamment à cause de ses performances moyennes lors des deux tournois de préparations à Madrid puis Rome avec des défaites précoces à chaque fois. Pourtant, Tsonga avait quelque peu rassuré lors de ces trois premiers matches Porte d’Auteuil avec une agressivité retrouvée, un coup droit dévastateur, un service efficace et au final des victoires en trois manches successivement face à Edouard Roger-Vasselin, Jurgen Melzer et Jerzy Janowicz.
Mais cette confiance a volé en éclats face au roc Djokovic et les défauts du Manceau ont alors refait surface : un revers fébrile, des fautes directes beaucoup trop nombreuses (38 contre 18 pour Djokovic et seulement 16 coups gagnants) et une première balle de service en berne. Des irrégularités qui en pardonnent pas quand vous avez en face de vous des métronomes tels que Novak Djokovic, Rafael Nadal ou encore David Ferrer. Or le problème se situe à ce niveau-là pour Tsonga qui doit pouvoir maintenir son meilleur niveau sur plusieurs matches de suite et face aux meilleurs s’il veut un jour espérer remporter un titre majeur. Pas simple ! Jo-Wilfried Tsonga aura une nouvelle chance dans moins d’un mois sur le gazon de Wimbledon, une surface qui lui réussit plutôt bien.
Guillaume Nibert