Vainqueur hier après-midi de son compatriote Benoit Paire au 2e tour du Masters 1000 de Paris-Bercy, Gaël Monfils est toujours en course pour le Masters de Londres. Mais ne lui parlez pas de ça !
Après son match, le numéro un français s’est exprimé sur la course pour le Masters et préfère avancer petit à petit. Il en a marre des gens qui évoquent Londres en toute fin de saison.
Cette première victoire vous permet de rester en course pour le Masters…
« Je vais être super honnête: je suis mort physiquement et mentalement depuis la tournée asiatique. J’ai pris une claque après l’Asie, parce que je n’ai pas bien joué, je ne me sentais pas bien, je trouvais que mon niveau de jeu avait énormément baissé. Et après, ça a commencé à se dégrader physiquement, j’ai commencé à avoir plus de pépins, mais surtout mentalement. Le mot est peut-être fort mais les gens me saoulent avec le Masters, on m’en parle depuis l’Asie, c’est saoulant. Mon objectif en fait, c’est vraiment de finir dans le top 10. Si j’ai une place pour aller au Masters, tant mieux. Mais le Masters, je ne suis pas si loin, mais je suis quand même très loin, et j’ai accumulé toute cette pression. Je me suis stressé tout seul sur pas mal de choses, et jouer stressé, c’est compliqué. »
Comment cette tension se traduit-elle concrètement ?
« Je fais des matches très étriqués, des matches où je ne me fais pas plaisir, où je suis très défensif. À Vienne (la semaine dernière), franchement, je ne voulais pas jouer, parce que je ne me sentais pas bien physiquement et mentalement. On est reparti sur des bases plus simples : la défense. Je ne fais pas beaucoup de points (gagnants), voire pas du tout, je suis très loin (de la ligne de fond). Mais je me déplace mieux, ce que je n’arrivais pas à faire les semaines d’avant, et j’ai retrouvé un service correct. Je suis mieux sur le terrain, plus mobile, j’arrive à mieux voir le jeu. Aujourd’hui (mercredi), je sers bien, je cours, mais je suis encore plus attentiste, parce qu’il y a encore plus de pression. »
Dans ces conditions, comment appréhendez-vous votre huitième de finale à venir contre Albot ?
« C’est exactement le type de jeu qui est horrible pour moi: un mec qui est solide du fond, qui ne fait pas de faute. Il faut aller le chercher. Il va falloir que j’arrive à être plus courageux, à l’agresser sur ses deuxièmes balles… Il sait que j’ai la pression. Il va être content de me tenir, et même de m’enfoncer. »
Propos recueillis en conférence de presse.