Le monde sort peu à peu du coronavirus. Mais New York reste sous alerte. Les organisateurs de l’US Open se disent prêts à maintenir l’événement, mais au prix de conditions sanitaires drastiques. Des conditions que certains joueurs ne sont pas diposés à accepter.
Plusieurs joueurs, le N.1 mondial Novak Djokovic en tête, ont évoqué le strict cahier des charges mis sur la table par la Fédération américaine de tennis (USTA), qui organise le Grand Chelem new-yorkais. En vrac, une mise sous bulle dans un hôtel de l’aéroport JFK, un seul accompagnant par joueur, ou encore des vols charter selon la presse espagnole. Pas du goût du Serbe, qui ne manque pas une occasion de faire passer le message. « Les règles à respecter sont extrêmes », a-t-il estimé il y a une semaine en qualifiant de « vraiment impossible » de n’être accompagné que d’un membre de son entourage. « Je ne sais pas si elles sont soutenables. La plupart des joueurs avec lesquels j’ai discuté jusqu’à présent ont une position assez négative », a-t-il insisté quelques jours plus tard. Le scénario le plus réaliste selon lui ? « Que la saison reprenne sur terre battue début septembre. »
Rafael Nadal, n’a pas caché non plus ses réserves. « Si vous me disiez d’aller jouer l’US Open aujourd’hui, je vous dirais non », a-t-il tranché début juin. « Dans quelques mois, je ne sais pas. J’espère. » Mais « on ne peut pas reprendre tant que la situation n’est pas entièrement sûre » et équitable, soulignait-il.
D’autres joueurs, comme Dominic Thiem, actuel N.3 mondial et finaliste du dernier Open d’Australie, et Alexander Zverev (N.7) leur ont emboîté le pas. « Certaines conditions devront changer pour qu’y aller ait un sens », considère le premier. « C’est excitant de reparler de tennis mais j’aurais besoin de connaître toutes les informations et les recommandations de la WTA et de l’USTA avant de prendre une décision », avance prudemment la N.1 mondiale Ashleigh Barty.
Caprices de stars ?
Un cran en-dessous, on s’agace de voir les mieux classés faire la fine bouche. « C’est facile quand on a gagné presque 150 millions de dollars au cours de sa carrière de rechigner à jouer l’US Open », attaque l’Américaine Danielle Collins, demi-finaliste de l’Open d’Australie 2019 et aux portes du top 50. « Pour ceux d’entre nous (la plupart) qui ne voyagent pas avec une équipe, on a justement besoin de recommencer à travailler. Ce serait bien que le N.1 mondial soutienne cette opportunité plutôt que de la gâcher », poursuit-elle.
« Combien de temps va-t-on attendre ? Jusqu’à avoir la perfection ? », s’interroge le Britannique Dan Evans, 28e joueur mondial. « Il n’y aurait pas de meilleur soutien financier pour les joueurs moins bien classés qu’un Grand Chelem », pointe-t-il.
Alors l’US Open aura-t-il lieu ? A quel date ? Avec quelle conséquence éventuelle sur la date de Roland-Garros ? Autant de questions qui restent pour l’heure sans réponse.