La saison de tennis est terminée, Serena Williams en profite pour s’exprimer sur le sexisme dans le sport. L’Américaine publie une lettre ouverte dans laquelle elle s’élève contre les discriminations.
La joueuse aux 38 titres en Grand Chelem (22 en simple, 14 en double et 2 en double mixte) s’est exprimée dans Porter Magazine, à l’occasion de la sortie d’une édition spéciale «Femmes influentes». Serena Williams a posté l’intégralité de sa lettre sur les réseaux sociaux.
«A toutes les femmes incroyables qui visent l’excellence,
Quand j’étais petite, j’avais un rêve. Je suis sûre que vous aussi. Mon rêve n’était pas le même que celui des autres enfants. Mon rêve était de devenir la meilleure joueuse de tennis au monde. Pas la meilleure joueuse «femme» de tennis au monde.
J’ai eu la chance d’avoir une famille qui me soutenait et m’encourageait à poursuivre mon rêve. J’ai appris à ne pas avoir peur. J’ai appris à quel point il est important de se battre pour ses rêves, et, plus important encore, de viser le sommet. Mon combat a commencé quand j’avais 3 ans et il n’a jamais pris fin.
Mais, trop souvent, les femmes ne sont pas assez encouragées dans la poursuite de leur rêve, voire en sont découragées. J’espère qu’ensemble on peut changer cela. Pour moi, cela a été une question de résilience. Tout ce que les gens pointaient comme étant un désavantage chez moi – ma race, mon sexe -, je m’en suis servie comme d’un carburant pour mon succès. Je n’ai jamais laissé quoi que ce soit ou qui que ce soit me définir, moi ou mon potentiel. J’ai contrôlé mon avenir.
Alors, lorsque le sujet de l’égalité des salaires hommes femmes ressort, ça me frustre, car je sais que, comme vous, j’ai fait les mêmes sacrifices que les hommes. Je ne voudrais jamais voir ma fille être payée moins que mon fils pour le même travail effectué. Et vous non plus.
Les femmes doivent faire tomber de nombreuses barrières sur leur route vers le succès. L’une d’entre elles est le fait que l’on nous rappelle constamment que nous ne sommes pas des hommes, comme si c’était un défaut. Les gens m’appellent «l’une des meilleures athlètes féminines». Est-ce qu’ils disent de LeBron (James) qu’il est l’un des meilleurs athlètes masculins? Ou de Tiger (Woods)? Ou de Federer? Pourquoi pas? Bien sûr que ce ne sont pas des femmes. Nous ne devons jamais laisser passer cela. Nous devrions toujours être jugées par rapport à nos accomplissements, pas à notre sexe.
Pour tout ce que j’ai réussi dans ma vie, je suis reconnaissante d’avoir fait l’expérience des hauts et des bas qui accompagnent le succès. J’espère que mon histoire et que la vôtre inspireront d’autres jeunes femmes à viser l’excellence, à poursuivre leurs rêves avec une résilience inébranlable. Nous devons continuer à viser les étoiles. En faisant cela, nous habiliterons la prochaine génération de femmes à être aussi puissantes que nous lorsqu’elles poursuivront leurs rêves.»