Assumant son choix d’avoir aligné Jo-Wilfried Tsonga vendredi et de ne pas avoir communiqué sur sa blessure, Arnaud Clément a jugé en conférence de presse que la Suisse avait été tout simplement supérieure à l’équipe de France en finale de la Coupe Davis.
Arnaud, quel est votre responsabilité dans cette en tant que capitaine ?
En tant que capitaine, bien sûr que je vais réfléchir, me remettre en cause, réfléchir où j’aurai pu être meilleur, pendant la rencontre ou le stage. A chaud, je pense que nous avons quasiment tout bien fait dans notre préparation, l’approche des matches ou dans la façon d’appréhender cette finale. Je dois me poser des questions, évidemment, essayer d’être meilleur dans le futur. Mais le premier sentiment c’est que la Suisse a été meilleure que nous.
Pourquoi avoir choisi cette composition d’équipe ?
Ce week-end, après les matches du vendredi, Jo a ressenti une douleur au bras, qu’il a déjà eu y a très peu de temps. Le samedi matin il faisait un test pour voir s’il pouvait être aligné en double. Ça n’a pas été le cas. Julien a été prévenu la veille que c’était une possibilité que Jo ne jouerait pas le double. Il a eu la confirmation après l’échauffement de Jo. Pour Richard on s’est vu hier (samedi) et s’est naturellement qu’il a été sur le court pour jouer Federer. On n’a pas perdu à cause de ça (la blessure de Tsonga, ndlr). La Suisse nous a été supérieurs.
Pourquoi ne pas avoir communiqué sur cette blessure ?
(sourire) Je pense que la réponse est assez évidente. On n’a pas d’informations à communiquer à l’équipe adverse à ce moment là du week-end. Il faut que cette incertitude reste le plus tard possible. Ça ne me fait pas plaisir de vous donner de fausses informations. Mais je ne peux pas faire autrement.
La qualité des grands champions, c’est de réagir
Qu’est-ce qu’il manque à cette équipe pour remporter la compétition ?
(il réfléchit) Aujourd’hui, tennistiquement, la Suisse a été supérieure. Une accumulation de petits détails, qui auraient tourné notre faveur auraient pu changer la donne. Quand on regarde la rencontre, la Suisse est plus forte, ils sont numéros 2 (Federer) et 4 (Wawrinka). Il manque peut-être des grandes victoires régulièrement sur des grands tournois, que nos joueurs aient un niveau un petit peu supérieur. C’est beaucoup et peu à la fois. Je sais que les joueurs ont à coeur d’y parvenir.
Quel a été votre discours après le double, où on a senti Richard un peu touché ?
Je savais que Richard était parfaitement préparé. Physiquement il était capable de tenir des heures sur le court tellement sa préparation a été parfaite. On aurait aimé voir à 2-2 notre Gaël (Monfils, ndlr) jouer ce match décisif. Federer n’a rien manqué. C’est un incroyable performance qu’il a réalisée, sa montée en puissance tout au long du week-end. Quand il n’a plus eu son mal de dos il est redevenu ce joueur exceptionnel.
Cette défaite va-t-elle vous servir pour l’avenir ?
C’est un souhait. Je suis persuadé que c’est une expérience forte pour tous les joueurs. Vivre ces grands moments pour des joueurs de cette qualité, bien sûr que ça peut servir pour l’avenir. Maintenant c’est dur, il faut encaisse pour eux, moi, les membres du staff, les supporter. Tout le monde y croyait très fort. La qualité des grands champions, c’est de réagir.
F.S, à Villeneuve d’Ascq