Dans une prise de parole publique en sa qualité de membre de l’Académie Laureus, le légendaire tennisman allemand en appelle à l’union du tennis en ces temps de crise. Boris Becker, six fois vainqueur du Grand Chelem, demande l’annulation de l’US Open et salue l’idée de Federer selon laquelle l’ATP et la WTA devraient envisager de s’unir.
Boris Becker a averti de la situation de son sport et a exhorté les instances dirigeantes à se réunir pour trouver une solution.
Dans une interview sur Laureus.com, le sextuple vainqueur du Grand Chelem a déclaré « Depuis le mois de mars, il n’y a plus de tennis, c’est donc une chance, une situation unique, pour toutes les instances dirigeantes de se réunir ».
Il a également déclaré qu’il ne serait pas sage que l’US Open ait lieu en août. « C’est le seul Grand Chelem encore debout, mais New York était la ville la plus touchée par le virus il y a quelques semaines encore. Je ne pense pas qu’il soit judicieux d’y organiser un tournoi », a-t-il ajouté.
Becker salue également les propos du suisse Roger Federer, qui a évoqué la possibilité que l’ATP, l’organe qui régit le tennis masculin, s’associe à la WTA, son homologue pour le tennis féminin.
Becker, qui est confiné chez lui à Londres et qui manquera son premier Wimbledon en tant que joueur et commentateur depuis 1982, a ajouté :
« Je pense que nous traversons un moment de crise dans le tennis. À part, disons, les dix premiers, les 50 premiers et peut-être les 75 premiers hommes et femmes, le reste des joueurs professionnels ont besoin de leur paie hebdomadaire, de leur prize money. Le fait est qu’ils ne peuvent pas jouer, ils ne peuvent même pas se rendre dans un club pour y donner des cours du fait de la distanciation sociale.
Nous devons nous demander si le tennis est assez bon pour donner du travail à un millier de personnes. Jusqu’au début de la crise, la réponse immédiate était oui, mais je suis sûr que beaucoup de petits tournois qui n’ont pas pu avoir lieu vont avoir du mal à revenir financièrement, ils ont perdu beaucoup d’argent en n’accueillant pas de tournoi. C’est donc aussi une question de temps.
Roger Federer a ouvert le bal avec sa splendide idée d’unir les forces et je pense que Nadal est d’accord. Tous les dirigeants ne le sont pas, mais je pense que Federer, Nadal et Djokovic ont de nombreux partisans. Que Federer suggère cela, c’est dire qu’il est intelligent et qu’il se soucie vraiment du jeu.
Pensez seulement à l’égalité des prize money que nous avons dans les majeures. Vous savez, les hommes et les femmes gagnent la même chose, ce qui, je pense, n’est pas le cas dans tous les sports. Nous sommes toujours en avance sur notre temps, avec des droits égaux, en tout cas sur les terrains de tennis.
Donc une organisation commune – ATP et WTA – serait la prochaine étape. C’est un grand pas. Il a suggéré d’organiser des tournois communs. Nous en avons déjà quelques-uns. Aux États-Unis, à Miami, les hommes et les femmes jouent à peu près en même temps.
Les autres, les Masters series, n’en sont pas encore là, mais il est évident qu’à mon avis, ce serait un pas dans la bonne direction. Une fois que nous serons sortis du tunnel, la nouvelle norme sera différente. Nous pouvons encore contrôler l’avenir si nous nous réunissons et travaillons ensemble ».
Becker a joué en tant que junior à Wimbledon en 1982, puis a gagné en 1985, 1986 et 1989. Il a déclaré « Wimbledon a été mon été pendant 35 ou 40 ans. Il va laisser un grand vide ».
Il continue à être un fervent soutien de Laureus Sport for Good. « Je suis fier d’être un membre fondateur de Laureus, et ce depuis plus de 20 ans. Je suis entouré de mes idoles de jeunesse et nous n’oublions jamais d’où nous venons. Nous aimons tous nos enfants, ils sont notre avenir et, plus que jamais, nous sommes convaincus que le sport a le pouvoir de changer le monde.
La vie telle que nous la connaissons a changé depuis que cette pandémie a atteint nos rivages. Je vis au Royaume-Uni depuis longtemps, et c’est effrayant. Je n’ai jamais vu une telle situation auparavant. Nous vivons dans un monde difficile en ce moment. Plus que jamais, je suis engagé dans le travail de Laureus et je fais tout ce qui est en mon pouvoir ».
Au cours des 20 dernières années, Laureus Sport for Good a récolté plus de 150 millions d’euros pour le secteur du sport au service du développement, touchant et contribuant à changer la vie de près de six millions d’enfants et de jeunes. Laureus Sport for Good soutient actuellement plus de 200 programmes dans plus de 40 pays qui utilisent le pouvoir du sport pour transformer des vies.
Entretien exclusif Laureus.com