Timothy Loubineaud a frappé un grand coup à Salt Lake City. Le Français de 29 ans, pourtant loin d’être attendu sur le 5000m, a explosé le record du monde en 6’0’’23 lors de la première Coupe du monde de la saison olympique. Incrédule, encore en tenue pour son contrôle antidopage en pleine nuit américaine, il savourait un moment qu’il n’osait même pas imaginer.
“J’avais des jambes de feu”, glisse-t-il, encore sonné. Sept secondes retirées à son record personnel, un chrono stratosphérique qui efface celui du Suédois Nils van der Poel, auteur d’un message de félicitations en français quelques minutes après l’exploit. Pour Loubineaud, qui doutait encore de lui deux jours plus tôt, ce bond spectaculaire reste inexplicable, mais s’inscrit comme la récompense d’années de travail, d’incertitudes et de résilience.
Ce record change tout pour le Français, désormais projeté dans la cour des très grands à l’approche des Jeux de Milan-Cortina 2026. Loubineaud refuse pourtant d’éclipser les performances françaises du week-end : les records de France successifs de Julia Nizan puis Violette Braun, ou les progrès du groupe porté par la fédération de roller, faute d’anneau en France. Mais une chose est sûre : il n’est plus “seulement” un spécialiste de mass-start. “Je vais être obligé d’y croire”, sourit-il. Une nouvelle dimension vient de s’ouvrir.