Le 30 mars, sort sur les écrans « Good luck Algeria » de Farid Bentoumi. Le réalisateur retrace la folle histoire de son frère, Noureddine Maurice Bentoumi, sélectionné aux JO de Turin en 2006 pour représenter l’Algérie en ski de fond, une première dans l’histoire du pays. Une histoire qui dépasse largement le cadre sportif.
C’est au pied du mur que naissent les idées les plus folles. L’entreprise de skis haut de gamme, entièrement « made in France », de Sam (Sami Bouajila) et Stéphane (Franck Gastambide) est au bord de la liquidation. Le champion suédois de ski de fond qui devait en faire la promotion leur fait faux bond au dernier moment. Sans champion, et la visibilité qui va avec, ils ne peuvent espérer relancer la commercialisation des skis Duval. La banque les pousse à céder l’entreprise à la concurrence qui veut licencier les salariés et enterrer la marque. Pour sauver la société, ils se lancent dans un pari fou : qualifier Sam aux Jeux olympiques d’hiver de Turin pour l’Algérie, le pays de son père. Un Algérien sur des skis, mais c’est 1.000 fois mieux qu’un Suédois !, estime Stéphane, pour qui, il n’y a pas besoin de parler arabe pour faire du ski. Non seulement, Sam ne parle pas arabe, mais il est aussi loin d’être un athlète de haut niveau…
« Good luck Algeria » s’inspire de l’histoire du frère du réalisateur, Noureddine Maurice Bentoumi (qui double Sami Bouajila lors des scènes de ski de fond), qui a fait les JO d’hiver 2006 sous la bannière de l’Algérie à Turin. Le metteur en scène a voulu narrer à travers l’aventure de son frère comment un personnage franco-algérien habitant en France se lance dans un défi qui va le rapprocher de ses racines.
Le film rappelle « Rasta Rockett » (sorti en 1994), également adapté d’une histoire vraie : il est question de jeux d’hiver, mais aussi de choc des cultures et de dépassement de soi. Farid Bentoumi développe une problématique plus vaste autour de la famille. Son film parle d’une famille franco-algérienne fêtant Noël, d’un homme arabe qui ne parle pas la langue et qui est marié à une femme d’origine italienne (interprétée par Chiara Mastroianni). En 2007, j’ai fait un documentaire sur ma famille et j’en ai gardé pas mal de frustrations sur la manière de traduire la situation complexe de vivre entre deux pays comme le font mes parents, explique le réalisateur. J’ai donc eu envie d’y revenir par le biais de la fiction. Il y a beaucoup de films en un dans Good luck Algeria : un film sur l’entreprise, un film sur la famille et les racines, un film de sport C’est un peu une comédie, mais on a aussi beaucoup d’émotions C’est un film entre la France et l’Algérie, mais l’histoire familiale au coeur du film, cette histoire de transmission, est universelle.
"Good luck Algeria" de Farid Bentoumi, un film… par FranceInfo