Alexis Pinturault ressentait le besoin d’une « nouvelle carrière ». À 32 ans, le skieur de Courchevel entame un nouveau chapitre, non pas le dernier, malgré ce que son âge pourrait laisser supposer, mais une étape d’une signification bien plus profonde. Historiquement lié au slalom, Pinturault se tourne désormais vers l’exact opposé de sa discipline de prédilection, à savoir la descente. Ce revirement majeur ouvre un nouvel horizon empreint d’une fraîcheur bienvenue.
Pour la saison 2023-2024, le Français fait le choix radical d’abandonner le slalom pour se lancer dans un défi de taille, celui de la descente. Pour comprendre cette décision, il est peut-être nécessaire de revenir sur ses deux dernières saisons, marquées par des difficultés. Malgré sa victoire du gros globe de la Coupe du monde en 2021, un accomplissement considérable pour lui et ses pairs, Pinturault a eu du mal à digérer ce succès monumental. Il oscillait entre des périodes franchement inquiétantes et des moments un peu plus encourageants en fin de saison dernière. Son sentiment de lassitude, aussi bien physique que mentale, transparaissait parfois.
« J’avais besoin d’un peu de fraîcheur », a-t-il avoué au micro d’Eurosport. En effet, en slalom, Pinturault a souffert ces dix-huit derniers mois, ne parvenant à entrer qu’une seule fois dans le Top 5 la saison dernière et ne montant plus sur le podium depuis Madonna en décembre 2021. En revanche, sa performance en super-G avait semé de belles promesses l’hiver dernier. Ayant remporté cette discipline de manière inattendue en 2014, Pinturault s’y est investi de manière plus régulière ces trois dernières saisons, obtenant l’un de ses trois podiums la saison dernière et même une médaille de bronze aux Mondiaux.
Ainsi, du super-G à la descente, il franchit un nouveau palier cet hiver. « C’est un renouveau, une nouvelle carrière, un nouveau départ », énumère-t-il. Il reconnaît l’importance de ce changement, soulignant son enthousiasme pour cette nouvelle aventure. Bien qu’il aspire à la fraîcheur que cette transformation apporte, il n’oublie pas pour autant les disciplines qui l’ont mené au sommet. En effet, il vise à maintenir son excellence en géant et en super-G tout en se familiarisant progressivement avec les exigences de la descente.
Cette transition implique une adaptation méticuleuse, tout en préservant son explosivité, une arme redoutable dans les compétitions techniques. Bien que la victoire en descente dès cette saison soit un rêve qu’il refuse de caresser, Pinturault se concentre d’abord sur le super-G et le géant, avec le weekend à Solden en ligne de mire.