Alignée pour la première fois avec le XV de France samedi contre l’Angleterre, la paire Sébastien Tillous-Borde et Frédéric Michalak sera la 17e charnière testée par Philippe Saint-André. Mais pour affronter le XV de la Rose, le sélectionneur a surtout musclé son XV.
Le XV de France a pris de l’épaisseur pour espérer une revanche contre l’Angleterre, s’adjoignant les muscles de Bernard Le Roux, Pascal Papé ou encore Mathieu Bastareaud au sein d’une équipe chamboulée. Avant de réduire dimanche son groupe de 36 à 31 joueurs pour la Coupe du monde, Philippe Saint-André donne du temps de jeu à tout le monde, injectant 12 nouvelles têtes dans son XV de départ par rapport à celui défait à Twickenham (19-14) samedi dernier. Mais PSA suit un fil directeur. Après avoir misé sur les capacités de déplacement samedi dernier, place aux muscles pour contrer une équipe anglaise elle-même considérablement renforcée. Contre les Anglais tu sais que si tu ne gagnes pas le combat c’est compliqué, appuie ainsi Saint-André. Il va falloir être bon dans les impacts, défensivement.
J’attends plus d’efficacité, exhorte Saint-André. Il faut aussi qu’on soit plus solide sur notre défense. On sait qu’on va jouer l’équipe-type anglaise, c’est un énorme défi.
Quoiqu’il arrive, les 23 acteurs abattront encore une carte importante samedi soir, à moins d’un mois de l’entrée de la compétition, le 19 septembre contre l’Italie à Twickenham. Car tout n’est pas réglé. Sébastien Tillous-Borde (30 ans, 14 sél.) et Frédéric Michalak (32 ans, 71 sél.) ont beau avoir de la bouteille et un vécu commun en club, même s’ils ont finalement peu joué ensemble en compétition, ils formeront pour la première fois la charnière du XV du France. C’est la 17e association différente à ces postes en 39 matches de l’ère PSA ! On a des automatismes là-dessus. C’est important pour gagner du temps, fait valoir Saint-André, qui attend de sa charnière qu’elle guide bien l’équipe de France, qu’elle ne panique pas. Wesley Fofana, qui sera aligné au centre derrière eux samedi, abonde dans le même sens: je n’ai pas l’impression que ce soit une nouvelle charnière, je n’ai pas d’appréhension particulière. On va voir comment ça se déroulera en match, mais ils jouent dans le même club et on les voit souvent travailler ensemble. La question des automatismes se pose pourtant, du moins en match. Certes, les deux Toulonnais partagent la même chambre au Centre national du rugby de Marcoussis. Mais en trois saisons communes sous le maillot du RCT, ils n’ont été alignés ensemble que douze fois, et seulement à huit reprises d’entrée de jeu.