Vainqueur du Castres Olympique (18-10) en finale du Top 14 samedi soir, le RC Toulon a réalisé un doublé historique. Déjà titrés en H-Cup, les hommes de Bernard Laporte ont conclu en beauté une saison record et en apothéose la carrière de leur maître à jouer, Jonny Wilkinson.
Historique, cette saison l’était déjà il y a une semaine pour le RCT. Tombeurs des Saracens (23-6) en finale de H-Cup samedi dernier, les Toulonnais avaient déjà marqué de leur empreinte cet exercice 2013-2014 en conservant leur couronne européenne, un exploit que seule la province irlandaise du Leinster et les Anglais de Leicester avaient réalisé auparavant. Mais à l’image de l’ambition démesurée de son président Mourad Boudjellal, le RCT ne pouvait pas s’arrêter en si bon chemin et s’est offert le luxe de battre le champion de France en titre castrais samedi soir (18-10), ramenant le bouclier de Brennus sur la Rade 22 ans après.
Un doublé que les Toulonnais sont allés chercher au prix d’une saison remarquable. Leader de la saison régulière et impérial en phase finale, le RCT a également maîtrisé son sujet sur la scène européenne, sortant de sa poule avec dix points d’avance et écartant le Leinster, le Munster et les Saracens en phase finale. Une année exceptionnelle pour les troupes du président Boudjellal, au micro de France 2 après la victoire contre Castres : Je suis venu dans ce club pour changer son destin. Aujourd’hui j’ai l’impression d’avoir rempli ma mission. Plus qu’une mission, c’est un véritable projet, un défi que l’homme d’affaires varois s’était lancé en mai 2006, alors que le club évoluait encore en Pro D2…
Huit ans après, le bilan est saisissant. Les stars recrutées année après année n’ont pas nécessairement laissé l’image des strass et paillettes que les observateurs les plus critiques voulaient bien accoler à leurs noms. Des noms ronflants, certes, mais jamais avares d’efforts et toujours avides de travail et de don de soi. Jonny Wilkinson, Matt Giteau, Bakkies Botha, Bryan Habana, Ali Williams, Drew Mitchell… Une avalanche de talents au service d’un seul et même objectif : ramener le RCT sur le devant de la scène. Des charges surpuissantes du méconnu Craig Burden à l’explosivité de l’insaisissable Steffon Armitage, en passant par les fulgurances de son frère Delon et le génie de Matt Giteau, pas un seul n’a rechigné à la tâche et ne n’est pas mis au diapason d’une équipe guidée par la maestria de Sir Jonny, véritable idole sur la Rade où le public toulonnais a décidément été gâté. Pas de doute, c’était l’année de Toulon.