Privé de phase finale du Top 14 pour la première fois depuis 2011, Montpellier change de stratégie, se tournant vers l’hémisphère sud aux dépens de la formation, sa marque de fabrique jusque-là.

Le club héraultais bouleverse en profondeur sa culture après l’une des saisons les plus agitées depuis son accession dans l’élite, en 2003. Une page se tourne, reconnaissait le président et actionnaire majoritaire du club, Mohed Altrad, au terme de la dernière rencontre de la saison perdue face à Clermont (29-17), le 23 mai. Il reste un socle de joueurs autour des cadres du groupe. Ceux qui arrivent sont d’un niveau supérieur à ceux qui partent, telle est la logique globale. L’an passé, on a fait la même chose, peut-être avec moins d’amplitude que cette saison. J’assume de faire partir ces joueurs, plaidait-il, relevant les manquements de certains joueurs et de son ancien manager. Une vingtaine de joueurs, dont une bonne part issue du centre de formation, sont attendus sur le départ.
Le 29 décembre, le président avait ainsi écarté Fabien Galthié qui avait installé Montpellier dans le Top 6 français durant les quatre précédentes saisons. Les rênes de l’équipe avaient alors été confiées à Jack White, champion du monde à la tête des Springboks en 2007 qui a été prolongé de deux ans fin mai, malgré un bilan décevant. Pour constituer son staff, White, âgé de 52 ans, n’a pas conservé le spécialiste de la mêlée Didier Bès, présent au MHR depuis 1990 et parti à Clermont. Il s’est entouré pour la prochaine saison de son compatriote Shaun Sowerby, en charge des avants, et de l’Australien Scott Wisemantel, responsable des arrières arrivé de Lyon. Le changement de ligne directrice est également bien visible dans le recrutement: neuf des onze arrivées annoncées il y a une semaine viennent ainsi de l’hémisphère sud. Et ce n’est sans doute pas fini : deux à quatre Springboks supplémentaires sont annoncés, à savoir les frères Bismarck et Jannie Du Plessis, voire François Steyn et Pierre Spies.
Au-delà des champions du monde 2007 et des internationaux australiens Nic White ou Jessie Mogg, dont l’arrivée a été confirmée, le MHR a également misé sur cinq jeunes du sud (quatre Sud-Africains et un Fidjien), qui ont signé un contrat Espoirs. Dans le même temps, le club se sépare de jeunes joueurs issus d’un centre de formation réputé et fondateur. Montpellier a pourtant grandi ces dernières saisons grâces à ses jeunes, en particulier les internationaux français Fulgence Ouedraogo, François Trinh-Duc et Louis Picamoles (ensuite parti à Toulouse), ainsi que Julien Tomas (aujourd’hui au Stade Français).
