Laura Flessel, la ministre des Sports, déclenche une enquête administrative pour faire la lumière sur l’affaire de favoritisme, présumée, entre Bernard Laporte et Mohed Altrad.
« La ministre va confier à l’inspection générale du ministère le soin de tirer au clair les éléments qui méritent de l’être », indique le ministère des Sports à propos d’une affaire qui empoisonne la vie du rugby français depuis plusieurs jours. Ce sont les révélations sur l’intervention supposée de Bernard Laporte, président de la Fédération française de rugby (FFR), auprès du président de la commission de discipline appelée à statuer en appel sur les sanctions infligées au club de Montpellier. Depuis les révélations du Journal du Dimanche, six des 13 membres de l’instance ont démissionné. Bernard Laporte a reconnu mercredi, dans une interview au Parisien, avoir appelé le 29 juin le président de la commission, Jean-Daniel Simonet, mais nié avoir voulu faire pression sur lui pour obtenir une diminution des sanctions prises en premier instance contre Montpellier. De fait, les sanctions (suite au match de Top 14 Montpellier-Racing 92 du 20 mai) ont été ramenées de 70.000 à 20.000 euros d’amende et la suspension de terrain annulée. Le club héraultais est dirigé par Mohed Altrad, président d’un groupe de matériel pour le BTP avec qui Laporte avait signé un contrat d’image pour un montant de 150.000 euros avec sa société BL Communication. Face à la polémique, l’ancien sélectionneur du XV de France (2000-2007) et secrétaire d’Etat aux Sports (2007-2009) y a depuis renoncé. Qui plus est, le groupe Altrad s’est signalé en devenant par ailleurs le premier partenaire maillot de l’histoire du XV de France.
Bernard Laporte dénonce une instrumentalisation de « gens qui ne supportent pas » de le voir à la présidence de la FFR. En réaction, l’avocat Francis Szpiner a été chargé de mettre en oeuvre une Haute autorité pour la transparence et l’équité dans le rugby. Ses recommandations sont attendues au plus tard le 30 novembre. Le bureau fédéral, réuni mardi soir, a également apporté son « soutien absolu » à Laporte. Si l’enquête diligentée devait avérer une faute grave, l’article 40 du code pénal s’appliquerait, avec la saisie d’un procureur par les inspecteurs du ministère. En pleine campagne pour l’obtention de la Coupe du monde 2023 – le choix du pays organisateur sera annoncé le 15 novembre -, cette affaire ne tombe pas vraiment au meilleur moment.