Avec le passage à 18 équipes avec l’inclusion de franchises japonaise et argentine, le Super Rugby, le championnat des provinces de l’hémisphère Sud qui démarre vendredi, s’ouvre sur de nouveaux horizons.
L’Afrique du Sud, l’Australie et la Nouvelle-Zélande ne sont plus seules. Les nations dominantes de l’hémisphère Sud accueillent l’Argentine et le Japon.
Cet élargissement à 18 (avec également l’arrivée d’une sixième province sud-africaine, les Kings de Port-Elizabeth) pour raisons économiques et sportives a modifié le format de la compétition, désormais calquée sur le modèle de la NFL. Aux Jaguares argentins, en mesure de viser la phase finale avec quasiment tous les Pumas, et aux Sunwolves japonais, qui devraient avoir plus de mal, d’être aussi performants lors de cette 21e édition.
La province des Jaguares devient la première équipe professionnelle de rugby de l’histoire du pays. C’est extraordinaire, on écrit l’histoire. Le Super Rugby c’est la NBA du rugby, dit Agustin Creevy (30 ans, 46 sélections), double capitaine des Pumas et des Jaguares, en déplacement vendredi chez les Cheetahs sud-africains, les Guépards de Bloemfontein. Ils semblent armés pour jouer les trouble-fête, comme l’Argentine au Mondial (4e): Pumas et Jaguares constituent quasiment un seul et même effectif, de trente-six joueurs, tous des Argentins sous contrat avec la Fédération argentine (UAR) pour jouer sur les deux tableaux.
La synergie entre les Pumas et les Jaguares, dont le maillot est noir avec un revers de manche orange fluorescent, est également visible au niveau de l’encadrement: leur entraîneur principal, Raul Perez, est ainsi l’un des adjoints du sélectionneur Daniel Hourcade, depuis 2013. A tout moment, la Fédération peut aussi piocher dans le réservoir de talents de sa deuxième sélection, Argentine XV, qui dispute en ce moment la version américaine du Tournoi des six nations (avec Etats-Unis, Canada, Chili, Uruguay, Brésil).
Si sur le papier les Jaguares semblent taillés pour le Super Rugby, on aura les premiers éléments de réponse à partir de vendredi. Pour préparer cette saison, ils ont disputé deux matches, en Afrique du Sud, face aux Stormers du Cap (14-29), puis le week-end dernier contre les Lions de Johannesburg (49-28).
Les provinces néo-zélandaises favorites
Les provinces néo-zélandaises, qui ont raflé 13 des 20 titres, sont favorites pour s’imposer à nouveau. Champions en titre, les Otago Highlanders présentent un effectif (Aaron Smith, Ben Smith, Naholo) quasi inchangé. Les Wellington Hurricanes (Barrett, Julian Savea, Milner-Skudder), qui avaient survolé la dernière saison régulière avant de chuter en finale, sont aussi armés même s’ils ont perdu leur paire de centre Ma’a Nonu-Conrad Smith. Il faudra aussi compter sur les Waikato Chiefs de Sam Cane et Brodie Retallick, privés une bonne partie de la saison de Sonny Bill Williams, qui se concentre sur le VII et les JO, mais forts du retour de blessure d’Aaron Cruden. Les deux autres provinces néo-zélandaises, les Canterbury Crusaders (retraite de McCaw et départ de Carter) et les Auckland Blues (arrivée d’Umaga comme manager à la place de Kirwan), sont elles en reconstruction.
Côté australien, les mieux armés paraissent être les Brumbies de Stephen Larkham, demi-finalistes la saison dernière. 2016 semble être l’année ou jamais de la reconquête pour la province de Canberra, qui perdra en fin de saison Stephen Moore, Matt Toomua, Joe Tomane et peut-être David Pocock. Ce sera sans doute plus difficile pour les Reds de Brisbane, sans Will Genia, Quade Cooper et James Horwill, et les Waratahs de Sydney (Folau, Hooper, Foley), vainqueurs en 2014 et demi-finalistes 2015 mais orphelins de leur manager Michael Cheika.
En Afrique du Sud, les Stormers (Le Cap), seuls représentants du pays lors de la dernière phase finale, semblent en mesure de confirmer avec Eben Etzebeth, Shalk Burger et Damian De Allende. Les Bulls de Pretoria pourront eux compter sur Jessie Kriel mais ont perdu gros avec la longue blessure de leur ouvreur Handré Pollard. Idem sans doute pour les Sharks (Durban) de Willie Le Roux avec le départ des frère Bismarck et Jannie Du Plessis.