La désignation de Patrick Buisson en tant que vice-président chargé du rugby amateur et remplaçant de Bernard Laporte à la tête de la FFR a été rejetée par les clubs amateurs à la suite d’un vote. Le camp Laporte est fragilisé et le rugby français s’offre un feuilleton dont il se serait bien passé à dix jours de l’ouverture du Tournoi des six nations et à sept mois de la Coupe du monde organisée en France.
La désignation de Patrick Buisson en tant que vice-président chargé du rugby amateur et remplaçant de Bernard Laporte à la tête de la FFR a été rejetée par les clubs amateurs à la suite d’un vote. Le camp Laporte est fragilisé et le rugby français s’offre un feuilleton dont il se serait bien passé à dix jours de l’ouverture du Tournoi des six nations et à sept mois de la Coupe du monde organisée en France.
C’est un revers cinglant pour le camp du président de la FFR Bernard Laporte. Son successeur désigné Patrick Buisson a vu sa candidature rejetée par les quelque 1500 clubs amateurs à 51,06 % lors d’une consultation qui s’est étalée sur 3 jours.
Condamné le 13 décembre à deux ans de prison avec sursis pour avoir noué un « pacte de corruption » avec l’homme d’affaires et président de Montpellier Mohed Altrad, Bernard Laporte a fait appel de cette décision, ce qui lui permet de continuer à exercer ses fonctions. Cependant, sous la pression du ministère des Sports, de la Ligue nationale de rugby et du comité d’éthique de la FFR, il a accepté de se mettre en retrait derrière un président délégué jusqu’à son procès en appel.
Deux solutions pour sortir la FFR du marasme
Patrick Buisson ayant été éconduit, il ne reste que deux solutions pour sortir de cette impasse au sein de la FFR : soit Bernard Laporte choisit un nouveau candidat, et un nouveau référendum sera organisé auprès des clubs amateurs, soit de nouvelles élections fédérales sont organisées dans un délai de six semaines.
Le deuxième scénario est privilégié par Florian Grill, principal opposant à l’actuelle direction de la FFR : « Les clubs se sont mobilisés, le vote est très représentatif et le non l’emporte en dépit de la proximité de la Coupe du monde », a-t-il déclaré à l’AFP. « Ce n’est pas une défaite de Patrick Buisson ou une victoire d’Ovale Ensemble. C’est un message qui dit que les clubs veulent tourner la page (…) Il appartient au comité directeur de se montrer responsable en organisant des élections générales. C’est la demande des clubs. Faisons des élections rapides, réunissons le rugby et rassemblons-le pour réussir un enjeu majeur et préserver notre équipe de France », a ajouté le président de la Ligue Île-de-France, dont la candidature ne fait guère de doutes, en cas de nouvelles élections. « Il faut juste que le comité directeur soit respectueux de la parole des clubs et ait le sens des responsabilités. Il faut préserver la Coupe du monde et ne pas s’enferrer dans une proposition de candidats à l’infini qui serait dangereuse pour le rugby », a précisé Grill.
Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports, a déclaré avoir pris « note des résultats » et indiqué qu’elle se rendrait au siège de la Fédération pour l’ouverture de la réunion du comité directeur, « afin d’en évaluer les conséquences avec l’ensemble de ses membres». Elle a ensuite ajouté : « J’ai confiance dans le fait que ces échanges permettront de trouver un chemin pour stabiliser rapidement une gouvernance claire et légitime, tout en continuant à préparer efficacement et sereinement, tant sur le plan sportif qu’organisationnel, la Coupe du monde 2023 que notre pays a l’honneur d’accueillir. »
À sept mois de l’ouverture de la Coupe du monde en France (8 septembre-28 octobre), le rugby français a besoin de sérénité et doit penser avant tout aux résultats du XV de France qui aura pour objectif de décrocher son premier titre mondial sur ses terres.