Actuellement en grande difficulté et à la lutte pour rester en TOP 14, le Stade Français a présenté à la presse et au grand public son nouveau directeur sportif. Il s’agit d’un Sud-Africain, ancien sélectionneur des Springboks et qui a pour ambition de faire relever la tête à l’équipe francilienne. Son nom, Heyneke Meyer. Il a répondu à un entretien pour l’AFP.
Pourquoi avez-vous choisi de venir en France ?
« Quand j’étais petit garçon, la France est venue jouer en Afrique du Sud. Comme Jean-Pierre Rives, j’étais troisième ligne aile à l’époque, même si pas très bon. Il était plein de sang, couvert de bandages, mais il continuait de jouer. J’ai vu à quelle point l’équipe française était passionnée et je suis tombé amoureux du rugby français. Nick Mallett, un de mes meilleurs amis, a mené le Stade Français à deux titres de champion (2003 et 2004). En 1999, j’étais son assistant (Mallett était alors le sélectionneur sud-africain), nous étions ici, il m’avait présenté ses amis et emmené dans les restaurants. Plus tard, quand je suis devenu sélectionneur, Pieter de Villiers, l’un de mes assistants, a fait de même lors d’un test-match à Paris en 2013. Mais surtout, Nick Mallett m’a toujours dit à quel point ce club était un grand club. J’ai eu d’autres propositions dans d’autres pays mais j’ai toujours dit que si un grand club dont je partageais la vision venait à moi, je serais heureux de reprendre le rugby. »
Justement, vous n’avez pas entraîné au niveau professionnel depuis la fin de votre mission avec les Springboks après la Coupe du monde 2015. Qu’avez-vous fait ces deux dernières années ?
« J’ai passé beaucoup de temps avec certains des meilleurs entraîneurs du monde qui sont mes amis. J’ai été directeur général d’une société de marketing spécialisée dans le domaine sportif. Une partie du travail consistait à organiser des événements liés au rugby dans le monde entier. Dans ce cadre, j’ai entraîné une équipe amateur. »
Vous avez mené les Bulls au premier titre pour une formation sud-africaine en Super Rugby (2007), mais on se souvient aussi de la défaite historique de vos Springboks face au Japon lors de la dernière Coupe du monde. Comment voyez-vous les choses aujourd’hui ?
« Je suis quelqu’un de très émotif, donc j’essaye toujours d’oublier ce match. Mais il y a toujours un journaliste pour me le rappeler (rires). Ce jour-là, j’ai laissé tomber mon pays et j’en assume la complète responsabilité. Chaque entraîneur perd un match qu’il n’aurait pas dû perdre. Mais on apprend aussi de matches comme celui-ci. Steve Hansen, Eddie Jones, Graham Henry… les plus grands techniciens ont connu des échecs marquants. Le plus important, c’est de surmonter la défaite et d’avoir l’esprit de combat. Si l’entraîneur ne l’a pas, les joueurs ne l’auront pas non plus. Pour finir sur une note plus positive, je suis un héros au Japon ! Tout y est gratuit pour moi (rires). »