Jamie Cudmore a pris sa décision. Après avoir attaqué au civil son ancien club l’ASM Clermont Auvergne dans l’affaire des commotions cérébrales qu’il a subies au cours de deux matchs en 2015, le Franco-Canadien de 40 ans saisit désormais la justice pénale.
L’ex-joueur de l’ASM estime que le fait d’avoir dû retourner sur le terrain lors d’un match le 2 mai 2015, malgré une commotion cérébrale, l’a exposé à de graves dangers. Selon Le Parisien, il a porté plainte contre X, ce mardi, pour mise en danger de la vie d’autrui auprès du procureur de la République de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme).
Cette plainte s’appuie sur le rapport du neurologue et expert judiciaire François Chédru désigné dans le cadre de la procédure civile. Au terme de sa mission, ce dernier a confirmé que Jamie Cudmore a bien été victime de trois commotions cérébrales en 2015 lors de deux matchs de Coupe d’Europe : une survenue le 18 avril contre les Saracens et deux le 2 mai contre Toulon. Dans son rapport rendu le 17 janvier, l’expert estime qu’une de ces commotions pose problème. Selon lui, le 2 mai 2015, le joueur n’aurait pas dû retourner sur le terrain après son choc à la tête, à la 56e minute, le second survenu dans le même match après celui de la 10e minute. Le neurologue considère que Cudmore était « quasi-KO » et que sa « sortie définitive aurait dû être d’emblée décidée ». L’expert conclut que la responsabilité de l’ASM est « engagée dans les préjudices subis ». Une première dans le monde du rugby. Le même expert, qui a examiné l’ancien 2e ligne, estime également que Jamie Cudmore a totalement récupéré ses capacités physiques et cognitives après ces commotions.
Dans la plainte, ses avocats insistent sur un point également souligné par le neurologue : « avoir subi 3 commotions cérébrales en 15 jours comportait un risque de syndrome de second impact pour M. Cudmore dont les conséquences auraient pu être dramatiques pour sa santé ». « La sécurité des joueurs de rugby ne pourra pas être traitée efficacement tant que les clubs n’assumeront pas leur responsabilité, ont réagi les conseils de l’ex-joueur de rugby. Nous avons constaté avec consternation et tristesse qu’une fois encore, l’ASM Clermont-Auvergne avait refusé de reconnaître ses erreurs, ce qui nous contraint aujourd’hui à déposer cette plainte. »