L’Argentine et son armada de joueurs évoluant en France défie l’Australie, ce dimanche (17h00) en demi-finale de la Coupe du monde de rugby. Les Pumas rêvent de rejoindre les All Blacks et de devenir la cinquième nation (seulement) de l’histoire à participer à une finale de Mondial.
Les Pumas ont rendez-vous avec l’histoire. En cas de succès sur l’Australie, dimanche (17h00) à Twickenham, l’Argentine accèdera pour la première fois en finale de la Coupe du monde, confortant son rang de nation vraiment majeure du rugby. Les doigts de la main suffisent pour les dénombrer. En sept éditions de la Coupe du monde, seules cinq équipes se sont hissées en finale (Nouvelle-Zélande, Australie, Afrique du Sud, France, Angleterre). Ces performances sportives, complétées par un siècle de confrontations, leur ont donné un poids sportif et surtout politique. C’est dire l’importance de cette demi-finale pour les Pumas qui, en cas de victoire, feraient leur entrée dans la cour des grands.
L’intégration dans le Four Nations les a fait grandir
Les Argentins connaissent parfaitement les données. Ils se souviennent que leur troisième place au Mondial-2007 en France, arrachée par la génération dorée (Pichot, Ledesma, les frères Contepomi, Corletto, etc.) leur a ouvert en 2012 la porte du Four Nations, la compétition internationale de l’hémisphère sud. Ces confrontations annuelles avec les All Blacks, les Springboks et les Wallabies leur ont permis de progresser à grands pas. Et désormais de tutoyer les plus grands. Au départ, les Pumas ont accumulé les déroutes. Puis l’écart s’est resserré. Jusqu’à la première victoire, face à… l’Australie en octobre 2014 à Mendoza, suivie par un succès en Afrique du Sud en juillet. Ces victoires ont été bâties sur les points forts ancestraux (une mêlée forte et une envie décuplée) et complétée par un jeu de mouvement étiqueté hémisphère sud.
Ce rugby, fait de déplacements et de jeu dans la défense, a précipité la large victoire (43-20) sur l’Irlande en quart de finale. Et les Pumas ne devraient pas abandonner la stratégie qui gagne pour défier les Wallabies. N’empêche… Ils ont sûrement noté quelques failles dans la cuirasse des Australiens, sérieusement secoués en mêlée fermée face à l’Ecosse, battue de justesse (35-34) en quart de finale. Et ils ne manqueront pas de mettre l’accent sur ce secteur en l’absence du pilier Scott Sio, visé par les Ecossais et sorti le coude de travers.
Des Wallabies à deux visages
L’autre grande interrogation concerne le visage que présenteront les Wallabies. Brillants face aux Anglais (33-13), puis hermétiques et solidaires face aux Gallois (15-6) lors de la première phase, ils ont semble-t-il perdu le fil conducteur face à l’Ecosse en quart. En façade, devant micros et caméras, l’entraîneur Michael Cheika a endossé une partie des responsabilités. Mais dans le huis clos du camp de base de Teddington, à une portée de Twickenham, Cheika a sûrement répété que les brillantes individualités des lignes arrières ne serviront à rien sans une implication maximale devant. Car l’avantage théorique des Wallabies est peut-être là. Au milieu de terrain (10-12-13) avec le trio Foley-Giteau-Kuridrani, sur les ailes avec la paire Mitchell – Ashley-Cooper. Et à l’arrière avec le très inspiré Israel Folau, autre grand absent du quart de finale.
Au pack australien de se montrer à la hauteur. Faute de quoi, les Pumas rentreront vraiment dans l’histoire.