Depuis sa reprise en 2006 par l’homme d’affaires Jacky Lorenzetti, le Racing 92 tient enfin l’occasion de remporter son premier titre après dix ans de construction et d’investissements sur et en dehors du terrain. La finale de la Coupe d’Europe face aux Saracens lui donne l’opportunité de franchir un palier.
Beaucoup de moyens, structurels et financiers, ont été injectés dans ce club. Ce serait rendre la monnaie de la pièce que de gagner cette finale. Quand tu gagnes quelque chose, tu marques l’Histoire, tu laisses ton nom, d’après le troisième ligne Wenceslas Lauret. L’étiquette de club « toujours placé, mais jamais gagnant » commence en effet à coller un peu trop à la peau du Racing 92. Pour enfin succéder à la bande du « showbizz », championne de France en 1990, Jacky Lorenzetti a remis la main au portefeuille l’été dernier en attirant dans ses filets la star des All Blacks Dan Carter, double champion du monde (2011 et 2015), triple meilleur joueur de la planète (2005, 2012 et 2015) et meilleur marqueur de l’Histoire (1.598 pts en 112 sélections). Avec Carter mais aussi ses anciens coéquipiers chez les All Blacks, Chris Masoe et Joe Rokocoko, le Racing 92 semble avoir franchi un cap matérialisé par cette première finale. Reste une dernière marche à gravir, la plus haute, après avoir éliminé en quarts de finale le triple tenant Toulon (19-16).
Il faudra pour cela passer sur le corps des Saracens, leur bourreau au printemps dernier en quarts de finale. Une finale perdue en 2014 contre Toulon, trois échecs en demies en 2008, 2013 et 2015, les Saracens espèrent eux aussi enfin décrocher la Coupe d’Europe de rugby après laquelle ils courent depuis tant d’années. Pour les Sarries, le trophée viendrait couronner au plan européen leur domination sur le championnat anglais depuis plusieurs années.