Retenez-bien ce nom. Señorita Carlota, 17 ans, a déjà tout pour devenir une grande championne dans sa discipline de prédilection : le breakdance. Celle qui a représenté la France aux Jeux olympiques de la Jeunesse de 2018, où elle a terminé 5eme, ne rêve désormais plus que d’une chose : décrocher une médaille aux Jeux olympiques. Passionnée et passionnante, voici l’histoire de Carlota.
Propos recueillis par Vanessa Maurel
Extrait du magazine WOMEN SPORTS N.14 d’octobre-novembre-décembre 2019
WOMEN SPORTS : Comment t’est venue ta passion pour le breakdance ?
Señorita Carlota : Elle est venue totalement par hasard. C’était à l’école primaire, j’avais 6 ans. Celui qui est devenu aujourd’hui mon entraîneur, Nahim Sassi, a fait un cours d’initiation qui m’a vraiment marqué. Un an après je me suis inscrite en club.
WS : Comment présenterais-tu le breakdance ?
S.C : C’est une danse accessible à tous qui est née dans la rue mais qui n’y est pas restée. Elle a beaucoup évolué avec le temps et aujourd’hui cette culture est reconnue dans le monde entier… Peu importe où que tu ailles, les codes sont les mêmes. Sur le plan « technique », cette discipline, plus que complète, allie milieu artistique, sport, musique et mouvements acrobatiques. L’avantage premier, c’est que le breakdance te laisse libre d’exprimer ta personnalité comme tu le souhaites.
WS : Comment se passe une compétition de breakdance ?
S.C : Les athlètes sont positionnés en face à face, et chacun leur tour ils doivent danser comme un genre de « battle ». Le jury les note sur différents critères à savoir la technique, l’originalité, la musicalité ainsi que la personnalité. Si les sportifs se répètent ou s’il y a un « crash », alors ils peuvent être pénalisés.
« Les Jeux olympiques de la Jeunesse en deux mots : magnifiques et bénéfiques ! »
WS : En 2018, tu as participé aux Jeux olympiques de la Jeunesse (JOJ). Que retiens-tu de cette expérience ?
S.C : En deux mots, cela a été une expérience magnifique mais surtout bénéfique ! J’ai pu partager des moments extraordinaires avec des jeunes issus de disciplines et d’origines différentes. Mais surtout, et c’est ce que je retiendrai particulièrement de ces JOJ, une ambiance incroyable. C’était super convivial, avec un vrai esprit de solidarité et de support entre tous les athlètes. D’un côté plus personnel, la compétition m’a permis de franchir une nouvelle étape, à savoir de me recentrer sur moi-même. Je me suis clairement demandée ce qui était bon et moins bon dans ma préparation physique, comme mentale. Les JOJ représentaient ma dernière compétition chez les juniors, et elle m’a apporté un bon bagage pour pouvoir aller m’imposer dans la catégorie adulte.
WS : D’ailleurs, le breakdance a fait son effet en intégrant la liste des sports olympiques pour les Jeux de Paris-2024. Qu’en penses-tu ?
S.C : Les Jeux olympiques représentent une vraie reconnaissance pour moi en tant que sportive, mais surtout pour ma danse. Aujourd’hui, au-delà de son aspect artistique, les JO permettent de reconnaître l’aspect sportif du break, et pourraient contribuer à une meilleure considération des danseurs, avec des accès qui pourraient nous permettre de mieux nous développer (préparation physique et mentale, programme de récupération, etc). Personnellement, l’arrivée du breakdance aux JO m’a permis de croire en de nouveaux objectifs : celui d’être reconnue en tant qu’athlète de haut-niveau, et celui de décrocher la médaille d’or dans ma discipline, à Paris en 2024.
PALMARÈS :
Señorita Carlota, malgré son jeune âge, a déjà un palmarès bien rempli !
En solo :
– Elle a été finaliste du BOTY Girl adulte, soit le championnat français
– Elle s’est imposée sur le circuit junior en gagnant le « Nothing 2 Looz
– Vainqueure du championnat AS – 15 ans
– 5e des Jeux olympiques de la jeunesse, en 2018 à Rio.
Ensuite, c’est avec son groupe « Break2mars » que la jeune femme a excellé. Elle a en effet participé à deux programmes télévisés, remportés haut la main, à savoir :
– Canal J battle dance
– et « Talent Street Kids » – France Ô.