JO 2030 : l’inquiétude après le départ d’Anne Murac ?

Officialisé ce mardi, le départ de la directrice des opérations du comité d’organisation des JO d’hiver 2030 pourrait avoir plus de répercussions que prévu.

La démission d’Anne Murac, directrice des opérations du comité d’organisation des JO d’hiver 2030, survient seulement cinq mois après sa prise de fonctions et met en lumière les tensions croissantes autour du projet. Ancienne figure clé de Paris 2024, elle était arrivée avec une solide expérience, mais sa méthode, jugée trop directe et peu adaptée aux spécificités de la montagne, a rapidement suscité des crispations dans les territoires alpins. Plusieurs sources évoquent un « manque d’humilité » et une difficulté à transposer des pratiques parisiennes à un terrain technique où les « codes » sont très différents. Sa mission était pourtant stratégique : mettre en place l’ensemble de l’organisation sportive dans un calendrier extrêmement serré, alors que les premiers tests events doivent avoir lieu dès 2029.

De gros doutes en interne…

Ce départ renforce l’impression d’un comité d’organisation fragilisé. Le board du COJOP, présenté récemment comme uni lors de la Commission de coordination du CIO, apparaît désormais traversé par des désaccords, notamment autour du rôle de Cyril Linette, directeur général, et d’Edgar Grospiron, le président, qui l’avait soutenue. Les tensions persistent également sur des sujets structurants comme la carte définitive des sites ou la place de Val d’Isère, tandis que le département de la Savoie a suspendu sa participation aux réunions, dénonçant un manque de consultation. À cela s’ajoutent des actions en justice concernant l’absence de participation du public au processus décisionnel, renforçant l’idée d’un projet sous pression.

Malgré ces turbulences, le CIO a récemment exprimé sa « confiance solide » après sa visite dans les Alpes, mais en interne, beaucoup redoutent désormais des « répliques » après ce départ retentissant. Alors que la France dispose du délai d’organisation le plus court jamais accordé pour des Jeux d’hiver, cette crise ouvre une période d’incertitude : le remplacement d’Anne Murac devra être trouvé rapidement pour éviter que les JO Alpes 2030 ne s’enlisent dans une dynamique de défiance et de gouvernance fragilisée.