Mardi, Paris officialisera ce que tout le monde sait depuis des mois : sa candidature à l’organisation des Jeux olympiques de 2024. Forte d’un dossier déjà structuré et des leçons des campagnes passées, la capitale a voulu mettre toutes les chances de son côté pour accueillir les Jeux, cent ans tout juste après ceux de 1924.
Le coup d’envoi aura lieu mardi à midi, au siège du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), et se déclinera tout au long de la journée au coeur de la Ville et notamment sur les berges de la Seine. Le choix de la date ne relève en rien du hasard. Le 23 juin correspond à la Journée olympique mondiale. Un signal envoyé aux membres du Comité international olympique (CIO).
À la différence des dossiers de Paris 2008 et de Paris 2012, cette nouvelle tentative a pris son temps pour défricher le terrain. La méthode a d’abord consisté à définir dans une étude de faisabilité et d’opportunité les grands traits techniques, les enjeux, les chances, le contexte d’une éventuelle candidature avant de fédérer les soutiens politiques, comme celui de la maire de Paris Anne Hidalgo, longtemps réticente. Bernard Lapasset, président de la fédération internationale de rugby (World Rugby), est l’homme-orchestre du dossier. Artisan de l’entrée du rugby au programme des Jeux, il est aujourd’hui président de l’Association Ambition Olympique, avant de prendre les manettes de la candidature. Cette dernière s’inspire fortement de l’Agenda 2020, paquet de mesures présenté par le CIO en décembre dernier. Paris présente un projet « modeste » pour des Jeux olympiques (moins de 6 milliards d’euros) qui réemploie un maximum d’infrastructures existantes ou programmées (Stade de France, Bercy Arena, Arena 92) et d’incontournables spots parisiens (Champs de Mars, Grand Palais etc.) et bénéficiera du réseau de transport du Grand Paris, déjà planifié. Plus de deux mois avant la date limite du dépôt des candidatures, le 15 septembre, les sites des installations à construire sont peu ou prou tous identifiés à l’exception notable du village olympique pour lequel deux à trois zones sont encore en concurrence. La désignation de la ville hôte des épreuves de voile ne saurait tarder, tout comme celle des stades retenus pour le tournoi de football.
Le slogan Je veux les Jeux devrait accompagner la campagne nous apprend l’AFP. Son plan de financement (autour de 60 millions d’euros) est dans les tuyaux avec notamment un recours programmé au financement participatif, lancé fin septembre auprès de l’ensemble des Français. Avant de convaincre les membres du CIO, les porteurs devront également emporter l’adhésion des Français, réfractaires aux dérapages financiers des précédents JO. Après des mois d’une longue observation et d’un quasi-sans-faute, Paris 2024 va entrer dans une nouvelle période, longue de deux ans d’ici la décision finale, à Lima en 2017.