Comme il est d’usage, le président du CIO Thomas Bach a quitté Paris en n’oubliant pas remercier sa ville d’accueil et de saluer une visite impressionnante et émouvante. Durant le week-end, Paris a réservé au président du CIO un accueil digne d’un chef d’Etat.
Voilà, Thomas Bach est reparti. Il ne donnera pas l’organisation des Jeux tout de suite à Paris, mais on pourrait le croire en l’écoutant évoquer une visite impressionnante et émouvante au cœur d’une candidature jugée très forte. Redescendons sur terre. Lors de voyages similaires l’hiver dernier, le président du CIO avait fait également assaut d’amabilités à l’encontre de Los Angeles et de Budapest, les deux autres candidatures en lice puisque la Ville de Rome s’est carapatée.
Mais si le satisfecit de Thomas Bach était attendu, il n’empêche, Paris s’est démenée pendant les 24 heures de sa visite. La ville a mis tous les atouts de son côté pour à la fois persuader du sérieux de sa candidature, mais aussi toucher le président du CIO d’une manière plus personnelle. Il a enchaîné les visites et les rencontres, dont certaines en haut lieu avec une réception en chef d’État à l’Elysée, par François Hollande. Je me souviens très bien de nos premières conversations au sujet du projet parisien, en 2013, a déclaré le président du CIO à François Hollande, avant de se voir offrir un drapeau olympique datant des JO 1924, les derniers organisés à Paris. Vous m’aviez posé des questions et je vous félicite de ce que vous avez fait des réponses, d’avoir rassemblé les sportifs, les politiques et les Français derrière la candidature. Cela n’a pas toujours été le cas des candidatures françaises par le passé. En réponse, le président a assuré le CIO et son chef du plein engagement de la France derrière le dossier parisien, notamment en ce qui concerne la sécurité. La sécurité, c’est notre priorité majeure, la condition préalable que nous devons assurer aux athlètes du monde entier, a indiqué François Hollande.
Arrivé dans la capitale samedi après-midi, Thomas Bach a été accompagné de bout en bout par la maire de Paris Anne Hidalgo et Tony Estanguet, membre du CIO et co-président du comité de candidature Paris 2024. A peine arrivé de Roissy, il s’est retrouvé à l’INSEP plongé au milieu de plus de 200 athlètes, espoirs ou confirmés, dont de nombreux médaillés de Rio. Impressionné et touché par leur unité et leur enthousiasme à soutenir le projet, Bach s’était régalé de la proximité des jeunes, multipliant les photos et les apartés, notamment avec les escrimeurs, sport dont il fut champion olympique par équipes en 1976 avec l’Allemagne de l’Ouest. Sa soirée, le président du CIO l’a passée en compagnie notamment de la maire de Paris, mais aussi de personnalités du monde sportif, à la table d’Alain Ducasse. Il a ensuite profité de la « Nuit blanche » parisienne, thématisée sur la Seine cette année. Sa journée de dimanche a démarré en donnant le départ des 10 km de Paris. Il a ensuite rejoint la Cité du cinéma, créé par Luc Besson (réalisateur du funeste film de présentation de Paris 2012 à Singapour en 2005, ndlr), et surtout installée en Seine Saint-Denis, là-même où Paris 2024 prévoit d’aménager son village olympique. La Cité du cinéma accueillerait le réfectoire des athlètes. Puis l’Allemand s’est rendu à l’Elysée. Le déjeuner englouti, direction le Champ-de-Mars où la délégation s’est offert une balade digestive à Velib’… A quelques encablures du Champ-de-Mars, se tenait un match de football caritatif mêlant réfugiés et sportifs. Une rencontre symboliquement forte alors que Bach a introduit lors des derniers JO une équipe olympique de réfugiés. Il a d’ailleurs donné le coup d’envoi. Paris 2024 touche tous les points de l’Agenda 2020 : la durabilité, l’engagement social, le rôle central des athlètes, a-t-il félicité l’équipe parisienne. N’en jetez plus, la coupe est pleine ! Hélas, la visite de Thomas Bach n’aura pas une incidence directe sur le choix du CIO, le 13 septembre 2017 à Lima. Comme il l’a rappelé, le président ne vote pas mais visite les candidates pour avoir une impression, parce que je vais travailler étroitement avec une des trois villes à partir de septembre prochain. Paris peut tout de même espérer un petit coup de pouce du président du CIO auprès de membres indécis.