Dans la course à l’organisation des Jeux olympiques de 2024, le Comité international olympique (CIO) va-t-il perdre un nouveau concurrent ? L’élection municipale en cours à Rome pourrait décider de l’avenir de la candidature de la capitale italienne.
Virginia Raggi est favorite pour devenir maire de Rome dimanche et ce n’est pas une bonne nouvelle pour l’ambition olympique de la ville pour 2024, à laquelle la candidate du Mouvement 5 Etoiles reste opposée malgré des signes d’ouverture en fin de campagne. La question est souvent revenue dans la campagne et Raggi n’en a pas fait mystère : pour elle, il y a d’autres priorités. D’abord l’ordinaire, ensuite seulement l’extraordinaire, a-t-elle répété.
Rome croule déjà sous une dette de plus de 12 milliards d’euros et pour cette avocate de 37 ans, continuer à creuser ce gouffre avec l’organisation des Jeux serait criminel. Aucun Romain ne m’a demandé si j’étais favorable aux JO. Ils me parlent de transports, ils me parlent d’écoles. Ce n’est pas une priorité, ce n’est vraiment pas une priorité, a-t-elle encore martelé mercredi lors d’un débat télévisé avec son adversaire Roberto Giachetti, le candidat du Parti démocrate (PD, centre-gauche) du chef du gouvernement Matteo Renzi, fervent partisan des Jeux.
Depuis le premier tour, une pluie de prises de position en faveur de la candidature de Rome ont fait du dossier l’un des enjeux majeurs de l’entre-deux-tours. Renzi estime qu’en cas de victoire de Raggi dimanche, la candidature romaine serait morte, et avec elle cette opportunité de création d’emplois et de développement pour les banlieues. Il faut donner un horizon à nos enfants, toujours, a lancé Malago, président du comité olympique (Coni). L’ordinaire, ce sont les trous sur la chaussée. Mais en sept ans, on doit pouvoir régler cela, non ?, a-t-il ajouté.
Face à ce tir de barrage, Raggi a fait un geste d’ouverture en assurant que si elle était élue, elle organiserait un référendum consultatif. Ce type de consultation se soldant en général par une victoire du non, comme à Hambourg, porterait un coup fatal à la candidature italienne. D’ailleurs, le comité de candidature n’est pas favorable à l’idée, assurant qu’un soutien politique appuyé (gouvernement, Parlement et mairie de Rome avant la démission d’Ignazio Marino) était suffisant…
En 2011, Rome avait déjà renoncé en pleine course à une candidature pour les JO 2020, le chef du gouvernement d’alors, Mario Monti, arguant de difficultés budgétaires. L’histoire va-t-elle se répéter ?