Supporters, aficionados, sportifs ou simples amateurs, dans le sport, personne n’aime perdre. Mais attention, il y a perdre et perdre comme dirait l’autre. Chez la FFL le proverbe « bienheureux celui qui a appris a rire de lui-même » est le mot d’ordre. Après un délire entre potes, une page Facebook, un site internet, c’est maintenant l’heure pour Louis et Antoine de mettre le cap sur ta libraire préférée et d’y installer leur tente. En cette fin d’année 2021, les presque victoires, les craquages mentaux, les plus belles climatisations et les défaites magnifiques vont continuer à être célébrés. Et cette fois, c’est dans un grand bouquin que ça se passe. « La Bible de la loose du sport français » par la FFL aux éditions Marabout, est disponible un peu partout. Entretien avec les fondateurs de la lose par Ruben Dias.
La Fédération Française de la lose, ça vient d’où ?
« Oula c’est lointain. En fait, je ne sais pas si c’est typiquement Français ou non, mais on parle (dans les médias ou entre amis ndlr.) autant voir plus, des défaites magnifiques, que des grandes victoires. Par exemple, c’est presque plus connu Séville 82 quand Battiston se prend Schumarer, plutôt que du championnat d’Europe 84. On connait mieux la défaite de Laurent Fignon au Tour de France (1989) pour 8 secondes, plutôt que ses deux victoires (83 et 84). Il y a vraiment un lien fort entre les fans des sport et les grandes désillusions. Nous les premiers d’ailleurs. Bien avant la création de la FFL on avait une équipe de Five qui s’appelait ‘Les Kostadinov’. Et puis au final, au lieu d’être triste pour une défaite, autant la célébrer (rires).
Que pourra-t-on trouver dans le livre ? Comment avez-vous fait pour avoir Thibaut Pinot sur la préface ?
« Dans le livre, (cet un endroit magnifique de 240 pages), on célèbre la lose à la Française. De Paris 1900, à Séville 82, en passant par le Tour de France 89, les décennies de désillusions à Roland Garros jusqu’à la défaite à l’Euro, ‘la Bible de la lose du sport français’, c’est un voyage magnifique à travers des dizaines de défaites. On creuse chaque histoire, on en sort des anecdotes à la pelle et on les raconte. Il y a par exemple le fameux Kostadinov qui parvient à arriver à la frontière grâce à un joueur bulgare de Mulhouse car il n’avait pas de Visa… », explique Antoine. « On a voulu retracer tous les plus beaux échecs de l’histoire du sport français. Mais pas que. Dans le livre on vous explique comment bien perdre, on invente des univers parallèles ou la France a gagné telle ou telle compétition. C’est tout un ramassé de choses qui nous font rire nous d’abord, et qui feront sans doute rire d’autres fans, ajoute Louis. Pour Thibaut Pinot, il avait réagi à un de nos posts juste après avoir abandonné lors du Tour de France 2019. Alors on l’a contacté sur insta, ‘Salut Thibaut, serais-tu d’accord pour faire la préface du livre’ et il a juste dit ‘Ok’ (rires). Mais ce qui est le plus fou, c’est qu’après il a ajouté, ‘Je serais très honoré d’écrire la préface de la bible de la lose’… On avait pas encore choisi le nom, et du coup on a décidé de garder la blague de Thibaut (rires) »
Des difficultés pour l’écriture ?
« Honnêtement les seules difficultés ont été, comme pour toute première personne qui écrit un bouquin pour la première fois j’imagine, de tout synthétiser et le mettre en forme. C’est pas un site internet, donc il faut qu’il y ait une cohérence », selon Antoine. « Après pour le reste c’est venu tout seul. Et si au début 240 pages ça nous paraissait énorme, maintenant, je pense que si on m’avait dit 400 pages, j’aurait dit que ça suffisait pas », en rigole Louis.
Des mauvais perdants ?
« Non, franchement, ça a du arriver peut-être au tout début quand on était pas connus. Il y a peut-être des sportifs qui sont venus nous voir, mais maintenant non. Je pense que tout le monde a compris qu’on était pas du tout malveillants et que c’était juste pour rigoler. »
Un délire entre potes, une page Facebook, un site internet, maintenant, un livre, c’est quoi la suite ?
« La conquête spatiale (rires). Non plus sérieusement, on adorerait faire quelque chose comme Les Marcels d’Or, où les sportifs viennent et rigolent avec nous de leurs propres échecs. Ce serait le but ultime je pense. »