Les “Canadiens de Montréal” sont un véritable monument du hockey sur glace non seulement au Canada, mais dans toute l’Amérique du Nord, et ceci depuis 1909. Membre de la Division Atlantique dans la Ligue nationale de hockey, l’équipe porte le nom officiel de Club de hockey Canadien, inc. De fait, il s’agit de la plus vieille équipe de hockey du monde puisque depuis sa création il y a plus de 110 ans, son activité n’a jamais été interrompue ! Certes, le club a bien évidemment connu des hauts et des bas au cours de plus d’un siècle de compétition – par exemple la période des années 30 et 40, années sombres lors desquelles le club s’est trouvé même écarté des séries éliminatoires tant ses scores étaient bas. Il a fallu attendre l’arrivée de l’entraîneur légendaire Dick Irvin pour conduire à la gloire les Canadiens. Une longue période de faste avec un enchaînement de victoires, comment pourrait-il en être autrement alors que la « Punch line », un trio d’impact exceptionnel, fort des joueurs Toe Blake, Elmer Lach et Maurice Richard qui deviendra une star nationale. Mais Irvin, loin d’en rester là, dotera bientôt son équipe gagnante d’un gardien de but non moins impressionnant, en la personne du joueur ambidextre Bill Durnan. Lauréat du trophée Vézina et capitaine du Canadien, chose peu commune pour un gardien. Les Canadiens remportent 3 Coupes Stanley, accumulent 80 points en 50 matchs, tandis que Maurice Richard entre dans la légende en marquant 50 buts en 50 matchs. La suite, tout le monde la connaît. En tout, l’équipe la plus titrée de toute la LNH a remporté 24 Coupes Stanley. Mais ces temps-là semblent bel et bien révolus, les entraîneurs et les joueurs se succèdent et ne se ressemblent pas, les équipes changent et se succèdent, mais les victoires de moins en moins. Retour sur ces deux dernières années, alors que rien ne semble plus aller. Que se passe-t-il chez les “Canadiens de Montréal” et quels horizons se présentent à eux pour cette année 2022 ?
Une crise inédite depuis 1995
Pour poser les bases de leur situation en 2021/2022, les “Canadiens de Montréal” ont réussi un bien triste exploit, celui de ne prendre absolument aucun point en quatre rencontres. Afin de bien situer ce que cela représente, ce cas de figure n’était pas arrivé au club depuis 1995, il y a donc près de 30 ans. Mais comme si ce n’était pas suffisant, il y a le bilan comptable certes, mais aussi la manière qui laisse fortement à désirer. Ainsi, les lourdes défaites, pour ne pas parler de corrections, sont légion en cette saison de hockey sur glace. Pour n’en citer que quelques-unes, un 0-5 face à San José, un 0-5 face aux Sharks, un 5-1 face aux Sabres ou bien encore un 1-3 face aux Rangers. Des résultats sans appel et qui pointent de façon flagrante des lacunes dans tous les compartiments de jeu. Une défense passoire réussissant par exemple l’exploit d’encaisser deux buts au bout de seulement 3’36 de jeu face aux Sharks. Du point de vue offensif, ce n’est guère mieux, ici les québécois s’illustrent avec un autre triste record de 3 buts inscrits en 240 minutes de jeu. Enfin, pour clore ce sombre tableau, les “Canadiens de Montréal” se sont également montrés impuissant, même en situation de supériorité numérique, 0 fois sur 13. Seule l’équipe féminine a réussi à se distinguer lors des JO d’hiver à Pékin.
Les raisons de la crise
Comme dans toutes les crises sportives de cette ampleur, il est difficile d’identifier formellement une seule cause. Les raisons sont souvent multiples et de nouvelles viennent s’ajouter au fur et à mesure des contres performances. Concernant des cas précis, notamment liés à des individualités, il est possible de s’attarder sur le cas de l’absence de l’indéboulonnable Shea Weber en défense qui se ressent. Ou bien encore, d’un Ben Chiarot, toujours en défense et qui n’est que l’ombre de lui-même. Du côté offensif, là aussi une absence de taille s’est fait sentir, celle de Mike Hoffman. Mais même sans lui, le potentiel offensif de Montréal, en tout cas sur le papier, est bel et bien présent. C’est ici qu’intervient un facteur déterminant, celui de la confiance et de l’aspect psychologique. Là encore les origines peuvent être diverses, mais comment ne pas souligner l’impact de l’absence de public pour raison sanitaire ? En effet, si cela n’explique pas tout, il est tout de même étonnant que cette crise historique coïncide exactement avec le fait de jouer sans fans. Et si le petit supplément d’âme manquant venait de là ? Ce sera en tout cas bientôt un problème résolu, car à partir du 12 mars 2022, le passeport vaccinal ne sera plus requis pour pénétrer dans les enceintes sportives recevant du public, ce sera également la fin des jauges. En d’autres termes, le Centre Bell accueillera de nouveau les fans à sa pleine capacité. Cela suffira-t-il pour inverser totalement la vapeur pour les “Canadiens de Montréal” ? La réponse dans les prochaines semaines. Les paris sont ouverts !