Sorti du silence pour la première fois après son terrible accident, Romain Grosjean a confié dans une interview qu’il avait vu sa vie défiler et qu’il avait pensé à Nikki Lauda quand il était prisonnier des flammes, tout en puisant la force dans ses enfants pour s’extirper du brasier.
Après son terrible crash qui a secoué le monde de la F1 et du sport, Romain Grosjean a donné des nouvelles rassurantes sur les réseaux depuis son lit d’hôpital. Ce mardi, le pilote français a livré sa première grosse interview pour le Journal du 13h de TF1 en se remémorant ce cauchemar enflammé.
Pour rappel, le Frenchy a échappé à un choc frontal de 53 g puis littéralement au découpage en deux de sa Haas, qui a terminé sa course effrénée dans un rail de sécurité, avant l’embrasement total de sa monoplace. Le pilote s’est confié sur ces longues secondes insoutenables. « Je ne sais pas si le mot miracle existe ou si l’on peut l’utiliser, mais en tout cas je dirais que ce n’était pas mon heure » a-t-il révélé avant de poursuivre son récit : « Ça m’a paru bien plus long que 28 secondes. Je vois ma visière qui devient toute orange, je vois les flammes sur le côté gauche de la voiture. »
Pris au piège dans le brasier, Grosjean a de suite pensé au drame de Niki Lauda.
« J’ai pensé à beaucoup de choses, notamment à Niki Lauda [ndlr : pour son accident au Nürburgring en 1976] en me disant que ce n’était pas possible de finir comme ça, pas maintenant. Je ne pouvais pas finir mon histoire en Formule 1 comme ça. Et là, pour mes enfants, je me suis dit qu’il fallait que je sorte. J’ai mis les mains dans le feu donc j’ai clairement senti que ça brûlait sur le châssis. Je suis sorti, ensuite j’ai senti quelqu’un qui me tirait sur la combinaison donc j’ai compris que j’étais dehors. »
Les trois enfants du pilote français, encore en bas-âge, ont vécu cette expérience d’une manière assez touchante. « Mon fils de 5 ans, Simon, est sûr que j’ai des pouvoirs magiques et que j’ai un bouclier d’amour magique. J’ai trois enfants et il a dit que c’est ça qui m’avait protégé, que j’avais su voler en dehors de la voiture. Ce sont des mots très forts des enfants. Mon grand, Sacha, qui a 7 ans, est plus dans le rationnel, il essaie de comprendre. Et ma petite dernière m’a fait un dessin pour les bobos de papa sur les mains. »
Maintenant, Grosjean a confié qu’il allait débuter un long travail psychologique. « J’ai eu plus peur pour mes proches, bien évidemment mes enfants qui sont ma plus grande source de fierté et d’énergie, que pour moi finalement.Je pense qu’il va y avoir un peu de travail psychologique à faire, parce que j’ai vraiment vu la mort arriver. Les images, même à Hollywood on n’est pas capable de faire ça. C’est le plus gros crash que j’ai jamais vu de ma vie. La voiture qui prend feu, qui explose, et la batterie qui a pris feu aussi, donc ça a ajouté énormément d’énergie dans l’impact. »