Quatrième du Grand Prix du Mexique ce dimanche, Lewis Hamilton a remporté le championnat du monde. Une très grosse satisfaction pour le pilote britannique.
Comment Lewis Hamilton a-t-il évolué depuis qu’il a rejoint Mercedes en 2013 ?
« La confiance mutuelle que nous avons construite a fait de lui un véritable pilier de l’équipe. C’est souvent difficile avec les pilotes car ils sont seuls dans la voiture et changent d’écurie, mais ça fait six ans qu’il est avec nous et nous nous sommes constamment améliorés. Nous avons aussi eu des revers qui ont été bénéfiques pour renforcer notre relation. En vieillissant et en prenant de l’expérience, on construit des relations de confiance avec ses amis et collègues, c’est une première chose. L’autre, c’est
qu’il se défie lui-même en permanence pour devenir un meilleur être humain et un meilleur pilote. Je suis témoin. Il a d’ailleurs fait très peu d’erreurs cette année. »
Il dispose chez Mercedes d’une liberté inédite quant à ses activités hors F1. Pourquoi ?
« Les équipes ont tendance à mettre les pilotes dans des cases et leur dire qu’ils doivent se comporter d’une certaine manière. Ce que nous avons essayé de savoir est ce qui est le mieux pour la performance d’un pilote en particulier. Lewis, par le passé, a été très limité dans ce qu’il pouvait faire. Nous avons fait l’inverse. Quand il voyage pour présenter sa collection de vêtements ou travaille sur sa musique, je sais que c’est pour le bien de l’équipe. C’est ce qui lui permet d’être performant. Certains font de la méditation, lui suit ses passions. (…) J’ai abordé ça avec curiosité au début car c’était la première fois que je travaillais avec quelqu’un comme lui, un sportif tellement performant. La première année, j’ai observé, puis j’ai décidé de lui laisser faire des choses. Certains de mes collègues du marketing ne comprenaient pas qu’il soit pris en photo avec une Ferrari à Los Angeles ou des vêtements d’une marque différente de notre sponsor. Mais pour moi, tant que la performance en piste est là, il peut vivre la vie qu’il veut. (…) Il en est très reconnaissant. Je reçois des messages de remerciement après ses défilés de mode. »
Une question qui revient souvent en F1 est de savoir quelle est la part du pilote et celle de la voiture dans la performance. Alors quelle est la part de Lewis et celle de Mercedes ?
« Il est impossible de dire ça. Ce sport est basé sur l’ingénierie, la technique. Le meilleur pilote avec une machine faible ne peut pas être performant. La meilleure voiture avec un pilote moyen ne gagnera pas de course ou de Championnat. Donc je ne veux pas attribuer de pourcentage. C’est toujours la conjugaison des deux. C’est ce qui définit le succès d’une écurie: mettre les meilleures personnes dans leurs domaines de compétence et créer du lien, en faire une équipe. Il est impossible de pointer un aspect et de dire que c’est la raison du succès d’une écurie. »
Propos recueillis par Raphaëlle Peltier.