Contraint à l’abandon à deux tours de la fin du Grand Prix de Belgique, dimanche, suite à une spectaculaire crevaison, l’Allemand Sébastien Vettel a qualifié de lamentables ces pneus qui menacent, selon lui, la sécurité des pilotes. Mis en cause, Pirelli se défend en affirmant ne pas avoir été entendu par la Fédération internationale (FIA) fin 2013 quand il a demandé des restrictions sur l’utilisation de ses pneus.
Ça doit être dit: la qualité de ces pneus est lamentable, ça fait des années que ça dure et ça ne peut pas continuer comme ça. Je ne sais pas ce qu’on attend pour faire quelque chose, s’est plaint le pilote Ferrari au micro de la télévision allemande RTL après le Grand Prix de Belgique. Il faut que je fasse attention à ce que je dis (pour ne pas prendre une amende, ndlr). Si ma crevaison avait eu lieu 200 mètres plus tôt, j’aurais tapé dans le mur à 300 km/h, a affirmé le quadruple champion du monde.
Alors que la plupart des pilotes s’étaient arrêtés à deux reprises pour changer de pneus, l’Allemand n’a effectué qu’un arrêt. Un pari risqué basé aussi sur la perspective d’une averse en fin de course, qui n’a jamais eu lieu mais aurait obligé les pilotes à changer encore de pneus. Au moment de son abandon, Vettel occupait la troisième place, sous la menace du Français Romain Grosjean (Lotus).
Pirelli a dit que les pneus tiendraient 40 tours et je pense qu’on était plus près de 30, a expliqué Vettel. Le pilote allemand a rappelé que le même problème est survenu deux fois ce week-end, allusion à la sortie de route de Nico Rosberg (Mercedes) vendredi. Celle-ci a été attribuée par Pirelli à une coupure d’origine externe, liée éventuellement à un débris de carbone qui aurait entaillé son pneu, ou à un passage hors-piste du vice-champion du monde.
Paul Hembery, le patron de la compétition chez Pirelli, a répondu à Vettel en estimant que le pilote allemand avait réagi à chaud, sous le coup de la colère et de la frustration. Ses pneus étaient en fin de vie. N’importe quel pneu dans le monde, quand il est en fin de vie, risque de rencontrer un problème. C’était une course à deux arrêts et certains en ont même fait trois. Ferrari est la seule à avoir opté pour une option à un seul arrêt (uniquement pour Vettel), a constaté Hembery.
Lundi, le fournisseur exclusif de la F1 souligne qu’il avait demandé, en novembre 2013, que des règles limitent le nombre maximum de tours bouclés avec le même train de pneus, pour des raisons de sécurité. Cette demande n’a pas été acceptée, regrette le manufacturier italien qui proposait une distance maximum de 50% de la distance du Grand Prix pour les gommes les plus dures et de 30% pour les plus tendres. Si ces restrictions avaient été appliquées dimanche à Spa, Vettel aurait dû changer obligatoirement ses pneus medium au bout de 22 tours alors que sa crevaison à l’arrière droit, au 42e tour, avec des pneus vieux de 28 tours et donc très usés.
Reste que Pirelli est régulièrement pointé du doigt par les pilotes, qui doutent de la qualité de ses gommes destinées à assurer le spectacle, en se dégradant brutalement pour les obliger à les changer.