Bernie Ecclestone est rattrapé par l’affaire des Panama Papers. Son nom est cité dans ce scandale fiscal planétaire.
Le gérant des droits commerciaux de la Formule 1 a créé en 1987 la Formula One Promotions and Administration (FOPA), dans le but de gérer la négociation et la gestion des droits promotionnels des Grands Prix. Le Britannique est passé par le cabinet panaméen Mossack Fonseca en 1994, même si son nom n’apparaît jamais officiellement révèle Le Monde. L’un des premiers directeurs de la société est Luc Argand, ancien bâtonnier de l’ordre des avocats de Genève. Il est, selon ses propres dires, le conseiller juridique de la famille [Ecclestone], le fiduciaire et un proche ami de monsieur Ecclestone. Il restera administrateur de la société jusqu’à la fin de l’année 2009. Sa femme, Emmanuèle Argand, conserve toujours aujourd’hui un siège dans le conseil d’administration de la holding. A peine deux ans plus tard, une société baptisée Petara Limited (contraction du nom des deux filles du couple, Petra et Tamara) est créée sur l’île de Jersey, au profit de l’épouse d’Ecclestone, Slavica Ecclestone. La branche londonienne de la structure offshore récupère progressivement une bonne partie des sociétés du groupe Formula One dirigé par son mari. En 1997, Valper Tradings Limited devient Valper Holdings car Mme Ecclestone y a incorporé deux sociétés qui doivent promouvoir et d’organiser des épreuves de sport mécanique, et de percevoir des recettes sur les circuits de F1 de Spa-Francorchamps et de Hockenheim, gérés par son mari.
Jusqu’ici, rien d’illégal dans ce processus tortueux. En 2001, Valper Holdings verse plusieurs millions de dollars à trois dirigeants d’écuries de Formule 1, Alain Prost, Eddie Jordan et Tom Walkinshaw, afin de s’assurer que leurs écuries signent les accords Concorde, qui régissent les accords commerciaux de la F1. Ecclestone refuse de reconnaître qu’il s’agissait de pots-de-vin. Lors de son procès pour corruption en Allemagne, il s’en sort en payant une amende (100 millions de dollars) à l’issue de son procès, en 2013. Le Britannique est accusé d’avoir versé en 2006 et 2007 44 millions de dollars de pots-de-vin au banquier de BayernLB Gerhard Gribkowsky pour favoriser le fonds d’investissement CVC Capital Partners dans la vente des droits de la F1. Le « prix du silence » selon le Britannique pour que le banquier allemand ne fasse pas de révélations gênantes sur son patrimoine.
6 M€ pour f1.com
Avec l’avènement d’Internet au début des années 2000, un marché nouveau s’est créé : celui de la gestion des noms de domaine. Les exemples de commercialisation à prix d’or d’un nom de domaine ne sont pas rares. Fondatrice de la société Formula1.com, Nicole Morris achète, à la fin des années 1990, le nom de domaine f1.com. Une acquisition qu’elle loge dans une société bahamienne enregistrée… chez Mossack Fonseca, Mirren Holdings Limited. Bernie Ecclestone veut récupérer ce nom de domaine et intente un procès. Il existe des centaines de compagnies qui utilisent le terme F1 […] Il y a même une chaîne d’hôtel F1 et un avion F1. F1 est aussi la touche d’aide sur la plupart des claviers d’ordinateur, se défend Nicoles Morris. Ecclestone perd. Le Britannique change de stratégie et rachète la structure offshore au prix de 15 dollars par action en 2002. Soit plus de 6 millions d’euros selon Le Monde.