Vendu l’an dernier à Bournemouth par Lorient, Eli Junior Kroupi, 19 ans, a franchi un cap cet été. Mis sur le banc au début de la saison pour s’adapter au football anglais, il fait désormais sensation à chaque apparition.
Étonnamment deuxième de Premier League, à seulement quatre points du leader Arsenal, Bournemouth connaît un début de saison remarquable. Malgré un été mouvementé avec le départ de quatre cadres – Ilya Zabarnyi (Paris Saint-Germain), Dean Huijsen (Real Madrid), Milos Kerkez (Liverpool) et Dango Ouattara (Brentford) – pour un total de 238 millions d’euros, le club a su se renforcer efficacement. Andoni Iraola a ainsi accueilli Bafodé Diakité (Lille), Djordje Petrovic (Chelsea), Ben Doak (Liverpool), Amine Adli (Bayer Leverkusen), Veljko Milosavljevic (Étoile Rouge), Adrien Truffert (Stade Rennais) et Alex Jiménez (AC Milan). Parmi eux, Eli Junior Kroupi, recruté l’an dernier puis prêté à Lorient, arrivait avec de belles promesses.
Élu meilleur joueur de Ligue 2 la saison passée avec les Merlus, le polyvalent attaquant – capable de jouer avant-centre, ailier gauche ou milieu offensif – avait inscrit 23 buts et délivré 3 passes décisives en 32 matches. Mais s’imposer dans une équipe ambitieuse comme Bournemouth n’était pas évident, surtout dans un secteur où évoluent Antoine Semenyo, Marcus Tavernier, Amine Adli, Evanilson, Justin Kluivert et David Brooks. Ses débuts ont été délicats : il n’a pu se montrer pendant deux mois.
L’ancien Merlu marche sur l’eau
Initialement remplaçant, Kroupi n’avait disputé qu’un match de League Cup perdu contre Brentford (2-0) et cumulé seulement 21 minutes lors des sept premières journées de Premier League. Après un but contre Leeds United (2-2), il a été titularisé le 18 octobre face à Crystal Palace lors d’un choc de haut de tableau. Quelques jours après avoir marqué deux fois avec les U21 français contre l’Estonie, il a réédité la performance face aux Eagles, offrant à Bournemouth un match spectaculaire (3-3). Son coach, Andoni Iraola, ne tarit pas d’éloges : « Je suis content pour lui, car ce n’est jamais facile de remplacer quelqu’un comme Evanilson. C’est un joueur de 19 ans, titulaire pour la première fois. Il a un bon instinct devant le but et il devrait être fier de ses deux réalisations. »
Cependant, le jeune Français doit encore progresser dans sa contribution globale au jeu. Iraola insiste : « Nous essayons de lui apporter plus de responsabilités. Marquer, il sait le faire, mais en Premier League, il doit encore apprendre beaucoup : le rythme, le physique, le travail sans ballon… Il a 19 ans, c’est normal qu’il ait encore une marge de progression. » Ce dimanche, il a de nouveau débuté face à Nottingham Forest, profitant de l’absence d’Evanilson, toujours blessé au mollet.



