Michel Platini et Sepp Blatter ont été suspendus de toutes activités liées au football pour 8 ans. Dans un communiqué, le comité d’éthique de la FIFA a justifié sa décision. En voici l’intégralité.
La chambre de jugement de la Commission dÉthique, présidée par M. HansJoachim Eckert suspend M. Joseph S. Blatter, Président de la FIFA, et M. Michel Platini, membre du Comité Exécutif de la FIFA et président de lUEFA, pour une durée de huit ans de toute activité liée au football (administration, sport, etc.) aux niveaux national et international. Ces suspensions entrent immédiatement en vigueur.
Les procédures menées à lencontre de M. Blatter concernent en premier lieu le paiement de CHF 2 000 000 versé en février 2011 par la FIFA à M. Platini. M. Blatter, en sa qualité de Président de la FIFA, a autorisé ce paiement en faveur de M. Platini sans quil ny ait une base juridique dans laccord écrit signé par les deux officiels le 25 août 1999. M. Blatter na pas été en mesure de fournir une autre base juridique pour ce versement, que ce soit dans sa déclaration écrite ou lors de son audience. Sa déclaration quant à lexistence dun accord oral na pas été jugée convaincante et a été rejetée par la chambre.
Les preuves dont dispose la chambre de jugement dans le cas présent ne permettent pas détablir, dans la mesure requise, si M. Blatter a demandé à M. Platini deffectuer ou domettre un acte officiel tel que défini à larticle 21, al. 1 du Code déthique de la FIFA (Corruption). Cependant, la conduite de M. Blatter à légard de M. Platini sans la moindre base juridique constitue une infraction à larticle 20, al. 1 du Code déthique de la FIFA (Acceptation et distribution de cadeaux et autres avantages). De plus, M. Blatter sest trouvé dans une situation de conflits dintérêts et, malgré la poursuite de ses fonctions de Président, il na jamais révélé lexistence dune telle situation ni celle dintérêts personnels liés à ses futures activités, violant ainsi larticle 19, al. 1, 2 et 3 du Code déthique de la FIFA (Conflits dintérêts). En plaçant ses intérêts personnels avant ceux de la FIFA, et en ne sabstenant pas dagir à lencontre des intérêts de la FIFA, M. Blatter a manqué à son devoir de loyauté envers la FIFA et a ainsi violé larticle 15 du Code déthique de la FIFA (Loyauté). Les actions de M. Blatter démontrent un comportement contraire à léthique, puisquelles violent le droit applicable et tous les textes en vigueur ainsi que la règlementation de la FIFA le concernant, indiquant une exécution abusive de ses fonctions de Président de la FIFA, enfreignant ainsi larticle 13 du Code déthique de la FIFA (Règles de conduite générales).
M. Blatter est par conséquent suspendu pour une durée de huit ans de toute activité liée au football et se voit infliger une amende de CHF 50 000.
Dans le cas de M. Blatter, lenquête a été menée par M. Robert Torres, membre de la chambre dinstruction de la Commission dÉthique. Lenquête a abouti à un rapport final transmis à la chambre de jugement le 20 novembre 2015. La chambre de jugement a ouvert une procédure formelle le 23 novembre 2015 et laudience de M. Blatter a eu lieu le 17 décembre à Zurich.
Les procédures menées à lencontre de M. Platini concernent en premier lieu le paiement de CHF 2 000 000 quil a reçu en février 2011 de la part de la FIFA. Le paiement en faveur de M. Platini navait aucune base juridique dans laccord écrit signé par les deux officiels le 25 août 1999. La déclaration de M. Platini quant à lexistence dun accord oral na pas été jugée convaincante et a été rejetée par la chambre.
La preuve dont dispose la chambre de jugement dans le cas présent ne permet pas détablir, dans la mesure requise, si M. Platini a obtenu le versement dudit montant en échange de lexécution ou de lomission dun acte officiel de M. Platini tel que défini à larticle 21, al. 1 du Code déthique de la FIFA (Corruption). Quoi quil en soit, la conduite de M. Platini, sans la moindre base juridique, constitue une infraction à larticle 20, al. 1 du Code déthique de la FIFA (Acceptation et distribution de cadeaux et autres avantages). De plus, M. Platini sest trouvé dans une situation de conflits dintérêts et, malgré la poursuite de ses fonctions au sein dinstitutions du football, na jamais révélé lexistence dune telle situation ni celle dintérêts personnels liés à ses futures activités, violant ainsi larticle 19, al. 1, 2 et 3 du Code déthique de la FIFA (Conflits dintérêts).
En plaçant ses intérêts personnels avant ceux de la FIFA, et en ne sabstenant pas dagir à lencontre des intérêts de la FIFA, M. Platini a manqué à son devoir de loyauté envers la FIFA et a ainsi violé larticle 15 du Code déthique de la FIFA (Loyauté). De plus, M. Platini na pas totalement fait preuve de crédibilité et dintégrité, témoignant dune certaine méconnaissance de limportance de ses fonctions et des obligations et responsabilités qui en découlent. Les actions de M. Platini démontrent un comportement contraire à léthique, puisquelles violent le droit applicable et tous les textes en vigueur ainsi que la règlementation de la FIFA le concernant, indiquant une exécution abusive de ses fonctions de vice-président de la FIFA et de membre du Comité Exécutif de la FIFA, enfreignant ainsi larticle 13 du Code déthique de la FIFA (Règles de conduite générales).
M. Platini est par conséquent suspendu pour une durée de huit ans de toute activité liée au football et se voit infliger une amende de CHF 80 000.
Dans le cas de M. Platini, lenquête a été menée par Mme Vanessa Allard, membre de la chambre dinstruction de la Commission dÉthique. Lenquête a abouti à un rapport final transmis à la chambre de jugement le 20 novembre 2015. La chambre de jugement a ouvert une procédure formelle le 23 novembre 2015 et laudience a eu lieu le 18 décembre à Zurich en présence des avocats de M. Platini.