L’UEFA étudie toutes les pistes pour sanctionner les instigateurs du projet Super Ligue et plus encore les trois clubs qui ne l’ont pas encore abandonné : le Real Madrid, le FC Barcelone et la Juventus Turin. Mais la FIFA joue les médiateurs.
La saison prochaine, l’UEFA retiendra 5% des revenus que ces clubs tireront des compétitions européennes. Un don de 15 M€ sera aussi effectué par ces 9 clubs « au profit des enfants, des jeunes et du football de base dans les communautés locales à travers l’Europe, y compris le Royaume-Uni ». Enfin, une amende de 100 M€ sera infligée à tout club participant « à une telle compétition non autorisée », et une autre de 50 M€ s’ils enfreignent tout autre de ces engagements. « En acceptant ces engagements, l’UEFA veut mettre ce chapitre derrière elle et avancer dans un esprit positif », a déclaré Aleksander Ceferin, le président de l’UEFA. « Les mesures annoncées sont importantes, mais aucune des sanctions financières ne sera retenue par l’UEFA. Ils seront tous réinvestis dans le football des jeunes et du football de base », ajoute Aleksander Ceferin, le président de l’UEFA. L’instance européenne brandit une menace additionnelle très lourde : deux ans d’exclusion de la Ligue des champions. Une menace à vrai dire peu crédible et qui serait sans doute contre productive : les frondeurs seraient plus incités encore à voler de leurs propres ailes.
Du reste, la FIFA est beaucoup moins virulente à l’égard desdits frondeurs. Gianni Infantino n’est pas favorable à des sanctions contre les douze clubs qui ont tenté de lancer une Super Ligue, préférant un « dialogue » tous azimuts pour réformer le football, selon une interview accordée au journal L’Équipe. « La FIFA ne peut que rejeter fermement un tel projet s’il est basé sur une rupture avec les institutions internationales », plaide-t-il. Parmi de multiples pistes, il insiste sur la réforme en cours du marché des transferts, passant par un plafonnement des commissions des agents et un rétablissement de leur licence, que la FIFA prévoit d’adopter d’ici l’été. Mais pour favoriser « la stabilité économique » et « l’équilibre compétitif » du football, il évoque aussi « l’introduction de plafonds salariaux, de plafonds sur les indemnités de transfert ».
Cette crise de la Super Ligue débouchera-t-elle sur une crispation des relations entre les grands clubs européens et les instances, ou au contraire sur des réformes constructives ? L’avenir le dira…