Six joueurs sud-américains ont refusé de prendre l’avion pour rentrer en Ukraine avec leur club du Shakhtar Donetsk. Une manœuvre d’un agent pour Mircea Lucescu, leur entraîneur, pour qui la sécurité de son équipe sera assurée malgré la situation tendue au pays.
Les Brésiliens Fred, Teixeira (photo), Dentinho, Douglas Costa, Ismaili et l’Argentin Ferreyra n’ont pas pris l’avion avec leurs coéquipiers du Shakhtar Donetsk dimanche. Tous ont pris par contre la poudre d’escampette dans la foulée du match amical perdu par leur équipe contre Lyon (4-1) à Annecy samedi. Une fugue qui peut s’expliquer par la situation politique en Ukraine, pays divisé et miné par une guerre interne entre ses habitants pro-russes et patriotes. Un seuil a été franchi avec le crash d’un avion de la Malaysia Airlines, touché par un missile tiré par les pro-Russes selon les Etats-Unis.
De quoi pousser les Sud-Américains à refuser de retourner dans un pays où ils évoluent depuis plusieurs saisons. Mircea Lucescu, leur entraîneur, dénonce une toute autre raison dans les colonnes de l’Equipe : C’est un coup de Kia Joorabchian, l’agent de (Carlos) Tévez, accuse-t-il. Il a profité de la situation pour les enlever. C’est un kidnapping. Ces joueurs sont jeunes, il a réussi à les convaincre de ne pas rentrer, leur expliquant qu’ils seraient bientôt libres et qu’ils pourraient prochainement signer dans un autre club. C’est un pur scandale. Ce sont des joueurs importants pour moi. Ils sont encore à Genève. Tout s’est passé après le match contre Lyon, à deux heures du matin, dans notre hôtel. Je n’ai rien pu faire.
Le technicien roumain tente de rassurer sur les conditions de sécurité au pays, alors que le championnat national doit reprendre dans deux semaines. Nous ne jouerons pas à Donetsk cette saison mais à Kharkiv (à 300 km au nord-ouest de Donetsk, près de la frontière russe). On va s’entraîner et vivre là-bas. C’est plus simple car, à Donetsk, la situation est trop difficile. C’est comme ça. On n’a pas vraiment le choix, avance Lucescu, espérant que les familles des joueurs brésiliens pourront les rejoindre prochainement. Pas sûr que cela suffise à convaincre les fuyards de revenir…