L’intersaison ne calme pas les esprits à l’intérieur de l’ETG. Alors qu’un sponsor (Yves Bontaz) affirme détenir 35% des parts du club après les avoir rachetées aux petits actionnaires dont font partie Zinedine Zidane, Bixente Lizarazu ou encore Michel Denisot, Esfandiar Bakhtiar, actionnaire principal de l’ETG, sort de son silence pour faire une mise au point. Le club haut-savoyard risque de passer plusieurs mois agités encore.
Sa parole est rare. Alors qu’il est l’actionnaire principal d’Evian-Thonon-Gaillard depuis 2008 avec 42% des parts, Esfandiar Bakhtiar, homme d’affaires irano-suisse, a longtemps laissé à Franck Riboud (PDG de Danone), président d’honneur de l’ETG, la lumière. Jusqu’à la rupture avec Patrick Trotignon, PDG de l’ETG, au coeur de ‘hiver dernier. Esfandiar Bakhtiar avait gagné avec le départ de l’homme de confiance de Riboud. Mais la crise de gouvernance ne s’est pas refermée. Une autre s’est ouverte avec Yves Bontaz, PDG de Bontaz Centre. Le sponsor fait des pieds et des mains pour devenir actionnaire, Bakhtiar rompt le silence dans Le Dauphiné Libéré. Il rappelle d’abord que Bontaz n’est ni dirigeant, ni actionnaire et qu’on ne veut pas mélanger actionnariat et sponsoring. Même lorsque le sponsor s’appelle Danone. Danone agissait comme s’il était le propriétaire du club et cela a entraîné des problèmes dans la gouvernance. On ne veut plus vivre ce type d’immixtion dans la gestion du club.
Trotignon était plus au service du sponsor que de l’institution ETG
Aujourd’hui, M. Bontaz n’est pas actionnaire et son attitude nous conforte dans ce choix car il ne cesse de semer la zizanie au travers de déclarations toutes aussi ineptes les unes que les autres, attaque le principal actionnaire du club. Contrairement à ce qu’il a prétendu de manière mensongère il y a peu, M. Bontaz n’est pas actionnaire, preuve en est qu’il est incapable de vous montrer l’acte notarié qu’il a évoqué récemment. Il devrait aussi relire les statuts de notre société ou consulter son avocat avant de prétendre qu’il pourrait représenter les 35 actionnaires minoritaires lors des assemblées à venir puisque seul un actionnaire peut en représenter un autre. Mi-avril, Yves Bontaz avait affirmé avoir acheté les actions des 34 gars qui avaient chacun 1 % du club, sauf Zidane qui en avait 2 %. Cela fait 35 % des parts. L’industriel ajoutant être prêt à doubler son sponsoring (500.000 euros cette saison). La proposition ne retient pas l’attention des actionnaires de l’ETG. Au club, personne ne souhaite qu’il devienne actionnaire, que ce soit la famille Dupraz, les salariés ou les actionnaires qui sont au club depuis plusieurs années, répond Esfandiar Bakhtiar dans le quotidien régional.
Il revient également sur la situation particulière de Patrick Trotignon. Il était président salarié du club mais également rémunéré par le groupe Danone, dit-il. Au final, il était plus au service du sponsor que de l’institution ETG. Il avait plus intérêt à satisfaire les desiderata de Danone et lui donnait sa priorité au détriment du club. Franck Riboud avait demandé à Patrick Trotignon de virer Pascal Dupraz. Je me suis opposé et j’ai soutenu Pascal Dupraz. Il m’en a voulu, me disant que les Parisiens me faisaient la gueule pour ça. L’homme d’affaires va plus loin en indiquant que l’audit conduit sur le club réserve des surprises que nous communiquerons prochainement. On attend la suite.