À l’approche du mercato estival, une question secoue les coulisses de la Casa Blanca : Rodrygo Goes fera-t-il toujours partie de l’effectif du Real Madrid la saison prochaine ? Rien n’est moins sûr. À 24 ans, le Brésilien, longtemps considéré comme un élément-clé du projet madrilène, pourrait être poussé vers la sortie. Et plusieurs cadors européens sont déjà en embuscade, prêts à lui dérouler le tapis rouge.
Une perte de statut progressive
Il y a encore quelques mois, Rodrygo semblait indéboulonnable. Formé à Santos et arrivé à Madrid en 2019, il s’était imposé comme un joueur décisif dans les grands rendez-vous, notamment en Ligue des champions, où ses buts cruciaux avaient marqué les esprits. L’été dernier, alors que la presse espagnole s’enflammait pour le trio fantasmé « B-M-V » (Bellingham-Mbappé-Vinicius), l’ailier madrilène avait tenu à rappeler qu’il fallait compter avec le « R » de Rodrygo. Une manière de revendiquer sa place au cœur du projet sportif.
Mais au fil de la saison, les équilibres ont changé. L’arrivée de Jude Bellingham, véritable révélation du milieu de terrain, puis celle attendue de Kylian Mbappé ont rebattu les cartes. Vinicius Jr., étincelant, est désormais l’incontestable numéro un à gauche. Et à droite, les places deviennent chères. Résultat : Rodrygo s’est peu à peu retrouvé relégué au second plan, dans l’ombre de ces stars.
Un malaise grandissant
En interne, la frustration de Rodrygo ne serait plus un secret. Selon plusieurs médias espagnols, le Brésilien aurait très mal vécu son déclassement progressif, au point de nourrir un vrai ressentiment vis-à-vis de la hiérarchie sportive. L’épisode du Clasico perdu face au FC Barcelone aurait été révélateur de ce malaise : certains bruits de couloir évoquent un refus de jouer de la part de l’attaquant, vexé de son rôle jugé marginal. Une information non confirmée officiellement, mais qui alimente la rumeur d’un divorce imminent.
À cela s’ajoutent des problèmes physiques. Rodrygo, déjà affaibli par un épisode fébrile la semaine passée, a quitté prématurément l’entraînement avant la rencontre contre Majorque et a déclaré forfait. Son entraîneur, Carlo Ancelotti, a tenté de calmer le jeu : « Il a ressenti une gêne musculaire. Il y a beaucoup de spéculations autour de lui, mais moi, j’ai une affection particulière pour Rodrygo », a-t-il déclaré en conférence de presse. Une sortie mesurée, qui ne suffit toutefois pas à dissiper le climat d’incertitude.
Madrid ne s’opposera pas à un départ
Malgré ces tentatives d’apaisement, un message clair circule en coulisses : le Real Madrid ne retiendra pas un joueur malheureux. Si Rodrygo souhaite partir, la direction ne s’y opposera pas. Mieux encore, elle aurait déjà fixé le prix du joueur à environ 100 millions d’euros. Un montant élevé, mais loin d’être dissuasif pour les plus grandes écuries européennes.
En Premier League, plusieurs clubs sont déjà sur les rangs. Manchester City, qui avait coché le nom de Rodrygo après le départ de Julian Alvarez, serait toujours intéressé. Arsenal, qui cherche à muscler son attaque pour viser le titre, apprécie également son profil. Liverpool, Chelsea et Manchester United surveillent aussi attentivement la situation. En France, le nom du PSG circule aussi parmi les pistes évoquées, dans l’optique de renforcer un secteur offensif en reconstruction.
Une fin d’histoire inévitable ?
En 47 matches cette saison, Rodrygo a inscrit 11 buts et délivré 9 passes décisives. Un bilan honorable, mais insuffisant pour justifier un statut de titulaire indiscutable dans une équipe qui rêve de dominer l’Europe avec un effectif galactique. Dans ce contexte, un départ semble désormais plus probable que jamais. Si transfert il y a, il pourrait marquer la fin d’un cycle et le début d’un nouveau chapitre pour ce joueur talentueux, encore loin d’avoir dit son dernier mot.
L’été s’annonce donc décisif pour Rodrygo. Courtisé, contrarié, mais toujours ambitieux, le Brésilien devra bientôt trancher : rester pour se battre dans un effectif saturé de stars, ou partir pour retrouver la lumière ailleurs. Une chose est sûre : le feuilleton ne fait que commencer.