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Quand le football devient politique : le rôle des clubs français dans les débats de société

Nasser Al-Khelaifi envoie un message à Mbappé- Photo by Icon Sport

Il y a des dimanches où un tacle glissé vaut plus qu’un discours de l’Assemblée. Où un brassard arc-en-ciel fait trembler autant que le perchoir du Palais Bourbon. En France, le football n’est plus un simple sport — c’est une scène, un miroir, parfois même un mégaphone des colères ou des espoirs d’un peuple. Le ballon roule, mais derrière lui, il laisse des traînées de débats brûlants.

Des tribunes aux tribuns

Historiquement, les stades ont toujours été des lieux de revendication, un peu comme des arènes romaines où les supporters ne viennent pas seulement hurler pour un but mais parfois aussi pour un idéal. Le PSG, l’OM, Saint-Étienne ou Lens ne sont pas que des entités sportives : ce sont des bastions identitaires. Des villes entières vibrent, souffrent, s’enflamment autour d’un club. Alors quand ce club prend position, cela dépasse le rectangle vert.

Prenez l’OM par exemple. En 2020, après le meurtre de George Floyd, le club n’a pas hésité à afficher son soutien au mouvement Black Lives Matter. Certains y ont vu une ingérence, d’autres un acte de courage. Mais dans les rues de Marseille, cela sonnait juste.

Le brassard, symbole de guerre culturelle

Chaque mois de mai, c’est le même feuilleton. Faut-il ou non porter le brassard aux couleurs LGBT+ ? Certains joueurs refusent. Les clubs, eux, oscillent entre institution républicaine et entreprise privée. Un brassard pour l’inclusion devient un test politique. En refusant de le porter, certains footballeurs provoquent un tollé médiatique. Le vestiaire se transforme en mini-parlement, et les entraîneurs, en chefs d’orchestre d’un débat sociétal malgré eux.

Il ne s’agit plus simplement de tactique, mais de symboles. Une décision peut fédérer… ou fracturer.

Dans cet océan de passion et de prise de position, il y a aussi des instants pour souffler. Les plateformes comme Tonybet permettent de retrouver le frisson du jeu, avec leurs jeux de casino en direct qui font monter l’adrénaline comme une contre-attaque à la 89e minute. Les passionnés y retrouvent une autre façon de vibrer, sans la pression des tribunes.

Clubs et causes : le grand écart

Le FC Nantes a soutenu la lutte contre les violences faites aux femmes. L’OL a multiplié les actions autour de l’égalité des genres, notamment grâce à son équipe féminine, véritable bijou du football mondial. Et que dire du Red Star, ce club de la banlieue nord de Paris, qui lie depuis toujours football et engagement culturel ? Là-bas, le programme de match est aussi soigné que le pressing de leur numéro 10.

Mais attention, le virage est glissant. Les clubs sont aussi des entreprises. Et dans ce théâtre d’ambiguïtés, l’authenticité est scrutée comme une VAR morale. Prendre position, oui, mais sans froisser les sponsors, sans perdre une partie de son public. C’est un funambule qui dribble entre deux mondes : celui du fric et celui de la foi.

Le football, ce bulletin de vote émotionnel

Dans un pays où l’abstention grimpe plus vite qu’un Kylian Mbappé lancé sur l’aile, les stades restent l’un des derniers lieux de communion populaire. Le football cristallise ce que la politique n’arrive plus à capter : l’émotion brute. Et quand les clubs prennent position, c’est un peu comme si l’électeur muet trouvait enfin sa voix.

Mais il ne faut pas s’y tromper. Le football n’est ni ange ni démon. C’est un reflet. Il grossit les traits de notre époque. Il trahit parfois nos contradictions. Il les chante aussi, sous forme de chants de supporters.

Le football français n’est pas devenu politique. Il l’a toujours été. Il est cette tribune où les passions se hurlent, où les idéaux s’embrassent ou se déchirent. Tant que le ballon roulera, les débats rouleront avec lui. Car au fond, sur le terrain comme dans la vie, c’est toujours une question de positionnement.

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