La décision de l’arbitre du match Paris SG-Manchester United de siffler penalty dans les arrêts de jeu a provoqué la colère du camp parisien. Outre-manche, la VAR est plutôt célébrée.
Le Paris SG cherche encore comment il a réussi à devenir le premier club de l’histoire à être éliminé après avoir remporter le match aller 2-0 à l’extérieur. Un coupable est tout désigné : l’interprétation de la vidéo par l’arbitre. Neymar a crié sa colère après le match. Son président, Nasser Al-Khelaifi, est lui aussi monté au créneau pour dire tout le mal qu’il pensait de cette décision de siffler un penalty qui allait précipiter le PSG dans le gouffre. Assis en tribunes, l’attaquant-vedette du PSG ne s’est pas retenu. Il a critiqué la décision de l’arbitre slovène Damir Skomina : «C’est une honte!», a martelé la star brésilienne dans une story Instagram. «Vous mettez encore quatre personnes qui ne comprennent rien au football pour regarder cette action au ralenti. Il n’y a rien! Comment le gars peut mettre la main alors qu’il a le dos tourné? Allez vous faire foutre!»
Sur un tir du Mancunien Diogo Dalot, le ballon est dévié par le bras par Presnel Kimpembe qui saute en se retournant, amenant les responsables de l’arbitrage vidéo à interrompre le jeu pour examiner de plus près la scène. L’arbitre est ensuite lui-même venu observer la scène sur l’écran vidéo prévu à cet effet, avant de rendre son verdict et d’offrir à Marcus Rashford la possibilité de transformer le penalty pour inscrire le but du 1-3, qualifiant les Red Devils.
«Pour moi, il n’y a pas penalty, Kimpembe tourne la tête, estime Nasser Al-Khelaifi. Le ballon ne va pas sur le but. Je ne comprends pas, c’est si facile de prendre cette décision contre le PSG, c’est plus difficile contre d’autres clubs.» Théorie du complot ?
Thomas Tuchel s’est montré plus mesuré après la rencontre. «Je suis un très grand supporter de la VAR, a rappelé le coach allemand. De mon point de vue, quand Dalot tente le tir, j’ai vu la balle qui est partie de son pied, et avec l’effet qu’il a mis c’est sûr que ça allait aller largement au-dessus de la barre. J’avais même pas vu que ça avait touché quelqu’un. Corner, ok. Et après je vois qu’il y avait appel à la VAR. Il y a beaucoup de critères de façons de réagir, est-ce qu’il doit vraiment être puni pour ça, est-ce qu’il a bougé son bras… C’est compliqué. Avec un même argument, des gens diront non et d’autres diront oui.»
De l’autre côté de la Manche, pas de surprise. Dans la presse britannique, l’usage de la VAR a été vivement salué. Sur le plateau de la chaîne BT Sport, alors que les anciens joueurs de MU Rio Ferdinand et Owen Hargreaves estimaient qu’il n’y avait pas de raison valable de siffler une faute de main, l’ancien arbitre de Premier League Peter Walton a pour sa part volé au secours de ses pairs. «Vu la façon dont Kimpembe s’est envolé, en sortant son bras, il y a penalty. Il a tourné le dos, ne prenant aucune responsabilité quant à l’endroit que vient heurter le ballon. Il s’est rendu plus grand. C’est une énorme décision, mais c’est exactement pour ça que la VAR a été introduite. Pour moi il y a faute de main. Il n’a pas cherché à enlever son bras, le ballon l’a touché et c’est penalty. C’est ainsi qu’est écrite la loi à l’heure actuelle.»
Dans tous les cas, et l’action n’a pas fini de faire débat, le PSG aurait pu s’éviter cet épisode rocambolesque en maîtrisant mieux la rencontre.