Pour gagner en diplomatie et en pédagogie auprès des éternels râleurs que sont Marco Verratti et Neymar, ainsi que bien d’autres joueurs, Saïd Ennjimi, ancien arbitre international français de renom, estime que les hommes en noir devraient apprendre quelques mots en portugais et en italien pour faciliter les échanges sur la pelouse.
Cela fait trois ans que Saïd Ennjimi a rangé le sifflet mais il n’en reste pas moins encore très impliqué dans le monde du ballon rond. Président de la Ligue de Nouvelle-Aquitaine depuis 2017, l’ancien arbitre international français a toujours un œil particulièrement aiguisé sur le travail de ses homologues en activité.
Dans une interview accordée à Ouest-France, Ennjimi explique les difficultés et les subtilités de l’arbitrage : « Sur le terrain, il faut faire énormément de psychologie, poursuit l’ancien arbitre international aux 50 matchs de coupe d’Europe. Quand un arbitre est trop pointilleux ou trop laxiste, il fait monter les joueurs dans les tours très rapidement. Si des joueurs du calibre de Messi, Ronaldo ou Benzema prennent des coups et se font légèrement bousculer, ce n’est pas très grave car ils ont l’habitude de jouer donc on intervient moins. (…) Les joueurs de football d’un gros calibre ne s’énervent pas. Pour pouvoir faire carrière dans ce milieu, il faut absolument que les arbitres aient cette réflexion en tête. Ce n’est pas de l’arbitrage, c’est de la gestion. On peut siffler un coup franc à droite, à gauche mais le sujet, c’est plus de gérer le match. Des joueurs comme Neymar ou Marco Verratti, ça se gère ».
Comme on pouvait s’y attendre, la communication et la compréhension sont des clés pour canaliser les plus gros caractères de Ligue 1, comme les deux stars du PSG citées précédemment. De plus, Ennjimi estime qu’enrichir le vocabulaire des arbitres de Ligue 1 avec quelques mots dans la langue des joueurs permettrait d’apaiser les tensions : « Ça ne mange pas de pain d’apprendre quelques mots de brésilien ou d’italien pour essayer de détendre un peu l’atmosphère et de ramener le joueur au jeu. Ça fait aussi partie du boulot de l’arbitre. Moi, j’ai vraiment appris mon métier dans les dernières années. Parfois lors de mes premières années en Ligue 1, je ne comprenais pas l’injustice de certains joueurs qui me critiquaient alors que je savais que j’avais raison puis après j’ai compris que c’était aussi une gestion globale, de la première à la 90e minute. »