Plusieurs acteurs du monde du football on pris la parole dans les colonnes de RMC Sport pour dénoncer l’un des maux du foot amateur moderne, le fameux « Projet Mbappé ».
Samuel Gigot, capitaine de l’Olympique de Marseille, a récemment partagé en conférence de presse ses réflexions sur le comportement de certains parents dans le monde du football. Il a souligné la chance qu’il a eue d’avoir un père qui ne s’est pas immiscé outre mesure dans sa carrière, notant que les enfants doivent avant tout s’amuser et ne pas être surchargés d’attentes irréalistes. « Ils doivent s’amuser sur le terrain, c’est ça le plus important », dit-il, insistant sur la nécessité de les laisser évoluer à leur rythme.
Cette pression parentale est également évoquée par Pierre Sage, entraîneur à Lyon et ancien éducateur, qui trouve triste l’utilisation des enfants pour des gains financiers. « Utiliser son enfant pour gagner de l’argent m’attriste. Le foot est un jeu et il ne faut pas oublier ça quand on devient adulte », souligne-t-il. Jennifer Mendelewitsch, agent de joueurs, confirme cette tendance, révélant qu’elle reçoit de nombreuses sollicitations de parents, certains allant jusqu’à la contacter pour des enfants d’à peine cinq ans. Franck Haise, manager de Lens, observe que cette situation n’est pas nouvelle, mais qu’elle s’accentue avec le temps. Il met en avant l’importance de l’alignement des objectifs entre le club et le joueur pour le succès. Mendelewitsch dénonce de son côté la compétitivité et la pression excessive des parents au bord des terrains, qui peut affecter négativement le bien-être des jeunes joueurs.
Beaucoup d’appelés, mais peu d’élus
Gigot espère une prise de conscience des parents, d’autant plus que les statistiques montrent qu’en 2021, seuls 1361 joueurs étaient professionnels en France, avec donc une probabilité extrêmement faible pour chaque enfant de devenir professionnel. « Il faut une prise de conscience mais on ne tend pas vers ça », conclut Jen Mendelewitsch. « Chaque année c’est de pire en pire. »