Il était attendu, il y est. Mario Balotelli vient de s’engager avec le Liverpool FC pour un montant d’environ 20 millions d’euros et une durée indéterminée. A peine arrivé dans la cité du Nord-Ouest de l’Angleterre que l’international italien affole déjà les tabloïds. Aura-t-il les moyens de remplacer Luis Suarez et de faire face aux critiques ?
Soit ça marche ici, soit sa carrière sera un échec. Si cela se passe mal ? Mario a 24 ans, son âge n’est plus une excuse. Mino Raiola, l’agent de Mario Balotelli, ne peut être plus clair. Si son âge pouvait excuser ses quelques dérapages, comme lors de son passage à l’Inter Milan (2006-2010), à Manchester City (2010-2013) ou encore au Milan AC (janvier 2013-2014), Mario Balotelli ne pourra plus s’en servir comme excuse. A 24 ans, le natif de Palerme a donné du fil à retordre à tous ses entraîneurs successifs. Et pas qu’un peu. Dans un entretien accordé à la Gazzetta dello Sport, le nouvel entraîneur du Milan Filippo Inzaghi n’a pas fait dans la dentelle quant au départ de son joueur vers Liverpool : Quand un joueur s’en va, c’est que toutes les parties étaient d’accord. Nous perdons un grand joueur, mais en revanche nous avons gagné au niveau de l’envie et de l’esprit de groupe.
Pour Graeme Souness, ancienne gloire des Reds, l’arrivée de Mario Balotelli est un énorme pari pour Rodgers (entraîneur du Liverpool FC) avant d’ajouter, dans les colonnes du Sunday Times : Un pari dont je pense qu’il n’a pas besoin (…) Comme chaque entraîneur de Mario Balotelli, il va voir qu’il va passer plus de temps à lui parler et à le défendre dans la presse, plutôt qu’à s’occuper de la mise en place de son groupe. Parfois on a l’impression que Balotelli n’en a rien à faire du football.
Tout sauf un leader
Super Mario a une fâcheuse habitude, celle de se faire tout petit quand son club a réellement besoin de lui. Incapable de prendre le jeu à son compte et de gérer la pression, que ce soit à Manchester City, au Milan AC ou avec la Squadra Azzura, l’homme aux 33 sélections n’a pas l’âme d’un leader comme le dit si bien son agent : On a pu voir qu’il n’était pas prêt à être un leader. Le sera-t-il un jour ? Ce n’est pas obligatoire pour chaque joueur (…) Tout le monde n’est pas né pour un être un leader, avant d’ajouter : Mario a besoin d’enlever cette pression de ses épaules. Il doit se sentir libre pour marquer des buts, et c’est tout. Au lendemain d’une Coupe du monde ratée, tant au point de vue personnel que collectif, Mario Balotelli pourra s’appuyer sur l’expérience et le leadership de Steven Gerrard chez les Reds pour laisser son talent s’exprimer. Parce que talent, il l’a comme le prouvent ses bonnes prestations avec Manchester City lors du titre en 2012.
Mais cette fois-ci, l’attaquant italien n’aura pas le droit à l’erreur. Pas question pour lui de démarrer sa saison en trombe puis d’être aux abonnés absents, comme il a trop souvent l’habitude de faire. A Liverpool, Super Mario aura la lourde tâche de remplacer Luis Suarez, parti se faire les crocs du côté du FC Barcelone. Chez les Reds, l’Uruguayen affichait des statistiques impressionnantes avec un total de 69 buts pour 110 matchs sous les couleurs de Liverpool. Mieux, le Cannibale s’est offert le titre de meilleur buteur du championnat d’Angleterre l’an passé avec 31 réalisations en 33 matchs. Avec 14 buts en 30 rencontres la saison dernière, Super Mario a encore du boulot. Et quand on sait qu’il n’a jamais dépassé la barre des 15 buts par saison … A peine arrivé, déjà critiqué. Why always me ? serait-il tenté de dire.
Jérémy LEVY