Le communiqué annonçant le report au 17 novembre de la finalisation de la cession de l’Olympique Lyonnais utilise pour la première fois le mot « résiliation ». Et si cette vente tombait à l’eau ?
Ce communiqué publié lundi 24 octobre a été cossigné par l’ensemble des partie prenantes à ce « deal » : OL Groupe, les vendeurs (Holnest, IDG Capital et Pathé) et l’acheteur (Eagle Football, la société de John Textor). Il précise que la nouvelle date de réalisation de l’opération de vente est fixée au 17 novembre prochain. C’est déjà la deuxième fois que ce « closing » est repoussé. Mais pour la première fois, le mot « résiliation » est employé au sujet des « étapes » prévues à cette échéances : « ces étapes ouvrant droit à résiliation (sans préjudice des autres droits) », est-il écrit. La perspective d’un avortement de cette cession est donc pour la première fois envisagée.
Lors de sa conférence de presse aux côtés de Jean-Michel Aulas, en juin dernier, l’Américain John Textor avait affirmé qu’il allait acquérir les actions de l’OL avec des fonds propres. « On a les reins solides, nous achetons ces actions avec nos capitaux propres, ce n’est pas de la dette », avait-il déclaré. Des affirmations battues en brèches, puisque l’homme d’affaires américain attend désormais que son projet soit refinancé par un investisseur tiers avant de finaliser cette opération.
Cette affaire ressemble à quelques cas du passé. On pense notamment au rachat des Girondins de Bordeaux par le fonds d’investissement GACP, duquel son partenaire King Street s’était désolidarisé. On pense aussi au rachat par endettement du LOSC par Gérard Lopez, finalement remercié par ses créanciers, tant le trou financier était devenu énorme pour le club nordiste. Scénario à peu près semblable lorsque le même Lopez a repris les Girondins, encore eux, passés tout près de la rétrogradation administrative, après le relégation sportive en Ligue 2, là encore faute de garantie financière. Et puis on se souvient de l’affaire Jack Kachkar. L’homme d’affaires canadien avait tenté de racheter l’Olympique de Marseille en 2007, offrant 115 millions d’euros. Une somme dont il ne disposait pas. Après lui avoir accordé un report, le vendeur Robert Louis-Dreyfus s’était ravisé quelques mois plus tard, comprenant que Kachkar était un imposteur. L’homme sera condamné en 2011 pour escroquerie dans cette affaire de reprise de l’OM : il écopera de dix mois de prison avec sursis.