Lors d’une conférence de presse spéciale qui s’est déroulée lundi au Palais Royal de Capodimonte, Rudi Garcia a fait ses premières déclarations en tant que nouvel entraîneur du Napoli.
Le Napoli vient tout juste de connaître une saison exceptionnelle et historique en remportant le titre de Serie A avec une domination totale du début à la fin. C’était la première fois en 33 ans depuis le dernier sacre de l’ère Diego Armando Maradona. De plus, les Napolitains sont allés jusqu’en quarts de finale de la Ligue des Champions, ce qui leur a valu le respect de toute l’Europe. Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin, et Luciano Spalletti, considéré comme un héros, a quitté ses fonctions pour prendre une année sabbatique après une saison éreintante et éprouvante tant pour les joueurs que pour le staff.
Pour le remplacer, Aurelio De Laurentiis a choisi Rudi Garcia. Le président de Naples était d’ailleurs présent aux côtés de l’entraîneur français lors d’une conférence de presse exceptionnelle qui s’est tenue dans le somptueux décor du Palais Royal de Capodimonte. Cette occasion a permis aux deux hommes de revenir sur ce choix et de clairement afficher les ambitions du club napolitain pour la saison à venir. « Je n’ai peur de rien, sauf des problèmes de santé comme tout le monde (…) Ce qui m’intéresse, c’est le groupe de joueurs : remporter le championnat doit leur donner beaucoup de confiance, mais lorsque nous commençons la nouvelle saison, nous repartons de zéro », a tout d’abord confié le tacticien de 59 ans.
Un Rudi Garcia plus expérimenté
Rudi Garcia est ensuite revenu sur l’effectif qu’il a désormais entre ses mains ainsi que sur le recrutement ambitieux qu’il espère de la part de son nouveau président. « Il y aura beaucoup de travail à faire, mais j’ai vu une équipe, pas seulement des individualités, qui joue bien et surtout qui défend bien. L’effectif est large, il y a aussi le banc pour résoudre les matchs et c’est important, mais ce qui m’a rassuré, c’est que le président est ambitieux et cela signifie qu’il me donnera une équipe compétitive. Ainsi, nous pourrons continuer à faire plaisir aux supporters et à jouer comme j’aime le faire, en attaque : laissez-moi le temps de travailler et quand nous nous mettrons en route, nous commencerons fort », a-t-il confirmé.
Interrogé sur son retour en Italie après avoir entraîné l’AS Rome pendant un peu moins de trois ans entre 2013 et 2016, Rudi Garcia n’a pas caché ses ambitions. « J’espère être un Garcia plus expérimenté. C’est un véritable plaisir de revenir en Italie (…) Je veux donner le meilleur de moi-même, je sais le faire et je veux le faire ici », a rappelé avec insistance l’entraîneur tricolore avant de revenir sur ses objectifs à la tête du club italien : « tout entraîneur assis sur le banc de Naples sait que la tâche est ardue, car lorsque vous avez remporté le Scudetto, pour faire mieux, vous devez répéter ce que vous avez fait. Ce ne sera pas si facile. Je viens ici et je ne vais pas tout révolutionner. Voyons si l’équipe est similaire à celle de l’année dernière, si c’est le cas, je ne changerai pas grand-chose. Mais je vais aussi apporter ma touche. »
Des joueurs intelligents et interchangeables
Aurelio De Laurentiis a souligné à plusieurs reprises au cours de la conférence de presse qu’il voulait un entraîneur capable d’évoluer en 4-3-3, mais Rudi Garcia a tenu à préciser qu’il préférait s’adapter à son effectif. « J’ai remporté des victoires avec le 4-3-3 à Lille et j’ai terminé deux fois deuxième avec la Roma, mais j’ai également entraîné d’autres équipes où j’ai utilisé d’autres schémas tactiques. Je dis cela parce qu’un entraîneur doit s’adapter à l’effectif. Il semble que le 4-3-3 convienne parfaitement à cette équipe, mais aujourd’hui, il y a tellement d’aspects qui suggèrent que l’équipe doit aussi être capable de changer de système. Je veux que mes joueurs aient une solide culture tactique pour surprendre l’adversaire. Je veux des joueurs intelligents, capables de gagner sans se contenter d’un seul plan de jeu », a notamment lancé l’ancien tacticien d’Al Nassr.
Rudi Garcia n’a pas caché son ambition de ramener Naples au sommet des compétitions européennes. « Nous espérons amener Naples au sommet de l’Europe également. Je n’avais pas de demandes particulières, j’ai simplement adhéré au projet sportif. Je voulais juste m’assurer que le président voulait toujours remporter des trophées, le reste n’était pas important et je n’avais pas besoin de poser des questions au président », a-t-il déclaré avant de se projeter sur sa gestion : « les joueurs sont motivés comme moi (…) Lorsqu’on a remporté quelque chose, on peut peut-être se reposer sur ses lauriers. Je serai là pour donner un coup de fouet et faire progresser tout le monde. Je pense qu’il y a de jeunes joueurs qui peuvent beaucoup s’améliorer. Je le ferai en travaillant ici, dans ce bel endroit. Tout ce que je peux faire, c’est travailler avec mon équipe pour qu’elle soit compétitive. »
Un milieu de terrain conquérant
En conclusion, Rudi Garcia a souhaité se concentrer sur l’un des points forts de Naples qu’il compte bien préserver tout au long de son mandat : le milieu de terrain. « Chaque joueur est important, mais pour moi, le cœur de mon jeu a toujours été le milieu de terrain. Selon moi, c’est même la force de l’équipe qui a remporté le Scudetto. Je ne veux pas parler d’individus, mais je pense que cette équipe compte des joueurs qui offrent de nombreuses solutions, même depuis le banc de touche. Il est vrai que Lobotka est un joueur fantastique, j’espère trouver d’autres joueurs de ce calibre qui permettront de garder la possession du ballon et de défendre immédiatement lorsque l’adversaire récupère. J’ai toujours vu les 11 joueurs de Naples courir, c’est la beauté de cette équipe. » Le message est passé, il ne reste plus qu’à attendre le début de la prochaine saison pour voir les premiers pas de l’entraîneur français sur le banc napolitain.