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Manchester City : Guardiola en danger ?

Pep Guardiola - Photo by Icon Sport

Bousculé en Ligue des Champions après la défaite inattendue contre Leverkusen, Pep Guardiola traverse l’un des moments les plus tendus de sa carrière à Manchester City.

Entre rotation massive contestée, profondeur de banc mise à mal et rivalité accrue en Premier League, le Catalan voit soudain sa gestion remise en question comme rarement auparavant.

La soirée aurait dû être une formalité, un match de phase de groupes maîtrisé à l’Etihad pour confirmer l’autorité européenne de Manchester City. Elle s’est transformée en un avertissement cinglant. Battu 2–0 par le Bayer Leverkusen, Guardiola a admis avoir effectué « trop de changements », une phrase inhabituelle venant d’un technicien qui revendique souvent la responsabilité totale de ses choix. Dix modifications dans le onze titulaire, Haaland, Foden ou Doku laissés sur le banc… et une équipe méconnaissable. Pour la première fois depuis sept ans en Ligue des Champions, City perd à domicile en phase de poules. L’onde de choc est immédiate : au-delà du score, c’est la stratégie globale du coach catalan qui vacille.

La « Pep-roulette » atteint ses limites

Depuis plusieurs saisons, Guardiola jongle avec une rotation permanente censée maintenir tout son effectif mobilisé. Mais cette fois, le mécanisme s’est enrayé. Les remplaçants, pourtant décrits comme « joueurs exceptionnels » par leur entraîneur, n’ont jamais trouvé le rythme ni l’intensité du très haut niveau. L’absence de Rodri au milieu a laissé un vide criant, révélant une dépendance structurelle que City avait pourtant réussi à masquer ces dernières années. Même l’entrée des cadres n’a pas suffi : sans automatismes, sans leaders naturels sur la pelouse, l’équipe s’est heurtée à une organisation allemande impeccable et à ses propres limites. Pour la presse anglaise, la profondeur du banc n’est tout simplement plus au niveau du City des grandes années, un constat qui tranche avec les saisons précédentes où le moindre remplaçant était un titulaire potentiel.

Un dilemme sportif qui resserre l’étau

Cette défaite intervient dans un contexte déjà fragilisé par des résultats irréguliers en Premier League, alors qu’Arsenal creuse l’écart en tête du classement. Guardiola semble avoir priorisé le championnat en vue d’un match important contre Leeds, au détriment de la Champions League. Mais ce calcul pourrait se retourner contre lui : un faux pas européen supplémentaire alourdirait le calendrier et la pression, tout en nourrissant les doutes sur sa capacité à tenir la cadence dans un effectif qu’il juge lui-même « épuisé » par l’enchaînement des rencontres. Depuis son arrivée en Angleterre, Guardiola n’a jamais été ouvertement contesté en interne. Aujourd’hui, sans être réellement menacé, il entre dans une zone d’inconfort nouvelle, où chaque choix, chaque rotation et chaque résultat seront scrutés.

Une dynamique à reconstruire d’urgence

Manchester City n’est pas en crise, mais il est à un tournant. Le club possède encore les armes pour rebondir, les talents pour renverser la tendance et un entraîneur dont la science tactique ne fait aucun doute. Reste que cette défaite, plus que les autres, résonne comme une alerte sérieuse. Pour la première fois depuis longtemps, Guardiola n’a plus toutes les certitudes. Et dans un football où les marges sont minuscules, le moindre signe de fragilité suffit à relancer une question longtemps jugée impensable : à force d’expériences risquées et de paris tactiques extrêmes, Pep Guardiola met-il en péril sa propre autorité à Manchester City ?

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